Le violon ne s’accorde pas entre dirigeants et dirigés haïtiens sur la question frontalière
Poussé par la pression de nombreux commerçants dominicains, le gouvernement de ce pays voisin qui avait pris la décision unilatérale, le 15 septembre 2023 dernier, de fermer la frontière entre la République dominicaine et Haïti, envisage de rouvrir cette frontière le mercredi 11 Octobre. Une décision que les Haïtiens notamment la population de Ouanaminthe, contestent à leur manière, pendant que le gouvernement haïtien continue de publier des notes et des communiqués pour fixer sa position sur cette affaire, constate Haiti Press Network.
Les travaux du canal sur la rivière Massacre se poursuivent lentement mais surement. La population de Ouanaminthe tient mordicus et persiste dans la construction de ce canal d’irrigation qui avance sérieusement. Alors que le gouvernement de la République d’Haïti, au lieu de prendre en main cette action populaire, empreinte d’une affaire d’État, continue de se comporter en spectateur. Ce que de nombreuses personnes avisées qualifient d’attitude d’irresponsable du côté des autorités haïtiennes.
Sur la question frontalière particulièrement du côté de Ouanaminte/Dajabòn, les Haïtiens n’en démordent pas. Ils sont sur pied de guerre. Ils veulent à leur tour, fermer leurs frontières. Ce, en réaction à cette décision prise, à cause de la construction de ce canal, depuis près d’un mois par le gouvernement dominicain pour taper la faiblesse du peuple haïtien qui consomme beaucoup de produits dominicains, tels que : des œufs, des boissons et d’autres produits agricoles.
Le gouvernement haïtien de son côté, se contente entre-temps, de sortir des notes. Dans un communiqué rendu public, le lundi 9 octobre 2023, par le ministère de la Culture et de la Communication, a félicité la population pour son calme, sa sérénité et son patriotisme face aux mesures, dit-il, « disproportionnées » prises par les autorités dominicaines.
Le gouvernement de la République d’Haïti, dit continuer à mener des consultations et à prendre des dispositions appropriées dans l’intérêt des Haïtiennes et des Haïtiens. Dans ce même communiqué, il dit avoir réaffirmé le droit inaliénable des Haïtiens d’utiliser de façon équitable les ressources hydriques binationales.
Le gouvernement du Dr Ariel Henry dit privilégier le dialogue afin de résoudre le différend avec la République dominicaine concernant la rivière Massacre. Par ailleurs, le gouvernement haïtien dit considérer comme inacceptable et hostile, toute tentative visant à détourner les eaux de ladite rivière afin d’en priver les Haïtiens, ce, en violation de l’accord de 1929.
Cette dernière note du gouvernement haïtien confirme clairement sa position pacifique dans ce dossier, alors que la population haïtienne au niveau de la frontière affiche une attitude plutôt hostile et inamicale en réponse à la décision dominicaine.
Source: HPN