Violences des gangs : Une vague d’assassinats, d’enlèvements et de déplacements de familles en Haïti, déplore le rapport 2022 d’Amnesty International
Les violences extrêmes des gangs armés sont à l’origine d’une importante vague d’assassinats, d’enlèvements et de déplacements de milliers de personnes à l’intérieur d’Haïti, relève l’organisme de droits humains Amnesty International, dans son rapport annuel 2022, publié le lundi 27 mars 2023 et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Les massacres, les enlèvements et les violences sexuelles, perpétrés par des gangs armés dans le pays, notamment dans la capitale, Port-au-Prince, demeurent impunis, condamne Amnesty International.
Entre début janvier et fin juin 2022, 934 meurtres, 684 cas de personnes blessées et 680 enlèvements dans la capitale, Port-au-Prince, ont été dénombrés par le Haut commissariat des Nations unies aux droits humains (Hcdh), cité par Amnesty International.
En juillet 2022, « au moins 234 personnes ont été blessées ou tuées en l’espace de cinq jours, lors d’un épisode de violence liée aux gangs à Cité Soleil » (municipalité au nord de la capitale), rapporte également le Hcdh.
188 personnes sont tuées, à la fin du mois d’avril 2022, à Port-au-Prince, lors d’un conflit territorial entre bandes armées.
Des formes extrêmes de violence, comme « des décapitations, des mutilations et des corps incendiés, ainsi que l’assassinat de mineurs, accusés d’être informateurs d’un gang rival », sont enregistrés, lors d’affrontements armés de gangs rivaux.
De plus, « la violence sexuelle a également été utilisée pour « terroriser et punir les personnes vivant dans des zones contrôlées par des gangs rivaux », y compris avec le viol collectif d’enfants, parfois âgés d’à peine 10 ans ».
Les gangs utilisent le viol et d’autres formes de violence sexuelle comme arme pour instaurer la peur et étendre leurs zones d’influence, selon un rapport publié, en octobre 2022, par le Hcdh.
« Des femmes, des filles et des garçons […] ainsi que […] des hommes » ont subi des crimes sexuels. « Des personnes Lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (Lgbti+), traditionnellement marginalisées et rejetées au sein de la société haïtienne, ont également été particulièrement ciblées ».
Les journalistes ne sont pas épargnés par les violences des gangs armés, signale également Amnesty International, dans son rapport 2022.
Le dimanche 11 septembre 2022, deux journalistes Frantzsen Charles et Tayson Lartigue, qui effectuaient un reportage à Cité Soleil, ont été tués et leurs corps brûlés, rappelle Amnesty International, citant le Comité pour la protection des journalistes.
Au cours de l’année 2022, au moins 7 journalistes ont été assassinés dans l’exercice de leur fonction.
Au total 531 personnes ont été tuées, 300 autres blessées et 277 autres kidnappées, de janvier à mars 2023, dans un contexte de violences armées entre gangs rivaux, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, a indiqué, le mardi 21 mars 2023, le Haut commissariat de l’Organisation des Nations unies (Onu) aux droits humains (Hcdh), dans une déclaration.
Au cours des deux premières semaines du mois de mars 2023 (coïncidant à la présence de deux navires canadiens dans la rade Port-au-Prince), ces affrontements armés, ont fait au moins 208 morts, 164 blessés et 101 kidnappés, selon un décompte de l’Onu, rendu public le 15 mars 2023.
Source: APR