Haïti – Bilans Économiques et perspectives

Nous sommes arrivés déjà la fin de l’année de 2016, dans deux jours ce sera une nouvelle année. Les entreprises font leur bilan, les familles, les individus, aussi bien que le pays doit aussi faire cet exercice pour évaluer, analyser, se rappeler mais surtout pour apprendre pour mieux entamer la prochaine année. Mais dans notre cas, nos bilans se succèdent et se ressemblent, et nous permettent pas vraiment d’apprendre de nos erreurs et faire mieux après.

En effet, pour 2016, selon les chiffres fraichement publiés par l’Institut Haïtien de Statistiques et d’informatique (IHSI), le Produit Intérieur Brut du pays a crû de seulement 1.4 %, soit la pire croissance après la croissance de -5,10% de l’année de 2010. A rappeler que l’objectif de croissance qu’on s’était fixé était de 3.6 %. Bref, les résultats ont été très en deçà des objectifs, la vie continue, et la population continue d’augmenter à un rythme plus élevé.

D’un autre cote, le taux de change a cru de près de 20% sur un an pour passer de 56.69 gourdes pour un dollar en décembre 2015 à 67.75 ce mois-ci. L’inflation suit la même tendance pour garder sa valeur à deux chiffres sur toute l’année donnant ainsi des coups dur en termes de hausse de cout de la vie aux populations les plus pauvres.

2016 a été aussi l’année ou l’État a du se débrouiller pour organiser avec ses propres ressources des élections pour des résultats qui tardent encore à venir. Dans un contexte de réduction systématique des apports financiers extérieurs, de tarissement des fonds du Petrocaribe, le pays allait être frappé par le cyclone Matthiew qui a causé des pertes et dommages dans l’ordre de 2 milliards de dollars et laissant des centaines de millier de personnes dans la plus grande vulnérabilité possible.

2016 a été une année difficile pour des milliers de micro petites et moyennes entreprises qui ont du fermer leur portes, pour des milliers de jeunes qui ont du fuir le pays risquer leur vie dans des périples en Amérique Latine. L’année a été difficile pour des entreprises touristiques qui n’ont pas pu attirer autant de visiteur que prévu a cause de l’instabilité politique éternelle.

2017 sera comme 2016 si les pratiques restent les mêmes, si les élections seront aussi longues, si l’instabilité sera toujours au rendez-vous, si la gouvernance sera aussi improvisée. 2017 sera comme 2016 ou peut être pire si le pays continue d’être l’importateur par l’excellence pour un niveau de production aussi faible. 2017 sera comme 2016 ou pire si le mobile politique continue d’être le pouvoir et non l’amélioration des conditions de vie de la population.

Pour respecter la tradition, on va dire quand même Bonne année 2017 même avec des perspectives pas encourageantes.

Etzer S. EMILE

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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