Haïti – Économie: Faciliter les investissements en Haïti, le CFI pose quelques bases

Le Centre de Facilitation des Investissements (CFI) et la Banque interaméricaine de développement (BID) ont procédé la semaine dernière au lancement du Guide de l’investissement Haïti et de la plateforme ConnectAmericas. Le Guide de l’investissement Haïti, qui est destiné à la fois aux investisseurs locaux et internationaux, présente les potentialités et occasions d’affaires qui sont actuellement disponibles, et veut fournir aux investisseurs une base solide d’information pour les soutenir dans leur décision d’investissement. Le CFI veut ainsi garantir aux investisseurs qu’ils seront soutenus tout au long du processus menant à la mise en œuvre de leur investissement, de la phase d’exploration préliminaire jusqu’à l’appui accompagnement post-création.

Il faut dire que la plateforme ConnectAmericas est le premier réseau social pour les entreprises dans les Amériques, développés par la BID avec le soutien de Google, VISA, DHL, et Alibaba. ConnectAmericas est une plate-forme en ligne gratuite, conçu pour les petites et moyennes entreprises (PME) en Amérique latine et dans les Caraïbes. ConnectAmericas permettra aux PME haïtiennes de se connecter avec des entrepreneurs du monde entier et accéder à des outils techniques comme des informations pratiques pour les aider à accroître la capacité commerciale de leurs entreprises.

Le guide de l’investissement d’Haïti lancé par le CFI est divisé en 4 parties. La première partie présente les opportunités d’affaires dans différents secteurs (habillement, Business Process Outsourcing (BPO), technologie de l’information (IT), le tourisme, l’agriculture et l’agrobusiness et les Partenariats Public-Privé (PPP). La deuxième partie elle même aborde les questions liées au climat d’investissement en termes de politique économique, parcs industriels et zones franches, les infrastructures, les accords commerciaux et d’investissement, les préférences commerciales américaines comme les lois HOPE sans oublier les questions relatives aux visas.

La troisième partie du Guide d’investissement fournit des informations sur les opportunités qui existent pour les gens qui veulent travailler et vivre en Haïti, notamment les question de permis, de logements en Haïti, télécommunications / internet, banque, transport, santé, écoles internationales et de manière générale la vie en Haïti. La quatrième et dernière partie est consacrée au cadre juridique et réglementaire. Cette dernière partie aborde les questions de possession foncière par des ressortissants non-haïtien, la présentation des institutions de réglementation, réglementations et procédures douanières, règlement des litiges commerciaux, législation du travail, impôts, cotisations et incitatifs et accès au financement.

C’est un travail qu’il faut applaudir et à encourager notamment par rapport à ses impacts possibles en termes de facilitation des investissements. Il faut dire qu’un tel travail a été réalisé en 2008 par le CFI et la BID sous le titre  » Initiative de Promotion des Investissements Directs Etrangers en Haïti », mais il n’était pas assez riche en information comme celui de 2015 .Toutefois, on espère que le CFI pourra travailler à produire des informations plus précises, pour donc proposer une description plus détaillée des opportunités au niveau des secteurs et filières économiques. Pourquoi pas dans ce sens présenter des cartes de projet d’investissement qui présente en détails les projets, leurs couts, et leur faisabilité et leur rentabilité comme c’est le cas pour Cuba ou d’autres pays de la zone.  Et pourquoi ne pas être plus spécifique concernant le noeud de cette affaire: à savoir les sources de financement possibles pour les jeunes entreprises ?

Le CFI ne peut pas à lui seul faire venir les investisseurs si les autres acteurs concernés ne jouent pas leur partition. Il faut de toute manière chercher à améliorer le climat des affaires et offrir une meilleure image de stabilité politique. Les chiffres en termes d’Investissements directs étrangers en 2014 ont été vraiment exécrables, seulement 99 millions de dollars d’IDE selon la CEPALC soit 47% de moins qu’en 2013, après que la moyenne des quatre années précédentes a été de 150 millions de dollars, alors que nos voisins dominicains, pour la même période, ont reçu 2,2 milliards de dollars, donc 22 fois plus élevé que le montant d’Haïti. Espérons que ces initiatives du CFI vont aider vraiment a attirer les investissements nationaux, diasporiques, mais surtout les IDEs qui tardent encore à venir en masse comme on l’aurait souhaité  malgré la chanson « Haïti is open for business » de tous les jours.

 

Etzer S. EMILE, M.B.A

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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