Monde/Sécheresse/Feux de Forêts-La Canicule: Un phénomène astrologique incontournable

Si certains préparaient le lever héliaque de Sirius, phénomène causant la canicule, d’autres n’en subissaient que les conséquences.

Le terme canicule, désignant la baisse de l’amplitude thermique entre le jour et la nuit pendant une période au moins de 72 heures consécutives, La chaleur accumulant plus vite qu’elle ne s’évacue par convection ou rayonnement, dérive du latin ‘’Canicula’’ qui signifie ‘’Petite Chienne’’, l’autre nom de  l’Etoile Sirius. Elle ne concerne donc à l’origine que la période annuelle du 24 juillet au 24 août, où cette étoile se couche et se lève en même temps que le Soleil vers le solstice d’été. Les Egyptiens, les Ethiopiens marquaient ainsi le début de leur année à cette dite période, ils établissent de ce fait un lien entre l’apparition de cette étoile et les grandes chaleurs.

Sirius est une étoile binaire.

Sirius A, l’étoile visible à l’œil nu est une étoile blanche de la séquence principale, de type spectral A0 ou A1, dont la masse est de 2,1 masses solaires. Son âge estimé à environ 250 millions d’années. Sa température de surface est d’environ 9 900 K (Kelvin) et son diamètre environ 1,711 fois le diamètre solaire, diamètre mesuré directement par interférométrie et en accord avec les modèles stellaires. Sa composition chimique diffère notablement de celle du Soleil, présentant une abondance en fer trois fois supérieure à notre étoile. Un faible champ magnétique a été détecté à sa surface.

Son compagnon, Sirius B, est une naine blanche qui orbite avec une période de près de 49,9 ans, déjà déterminée au début du xxe siècle par Robert Grant Aitken. Ce fut la première naine blanche à être découverte.

Outre la hausse de la température, d’autres phénomènes néfastes suivirent le lever héliaque de cet astre situé dans la constellation du Chien ou de la Canicule située à l’occident de l’hémisphère boréal, dans le voisinage d’Orion.  La période correspondante à la crue du Nil pour les égyptiens, les maladies causées par la chaleur, le hurlement des chiens et l’influence néfaste sur les moissons dans la Rome antique sont entre autres les phénomènes les plus redoutés par les anciens qui les conjuraient en immolant des chiens rousses (couleur de l’astre de l’époque).

Ainsi Pline l’Ancien (l’an 23 après J.-C.) écrivait :

« Quant à la Canicule, qui ignore que, se levant, elle allume l’ardeur du soleil ? Les effets de cet astre sont les plus puissants sur la terre : les mers bouillonnent (XVIII, 68) à son lever, les vins fermentent dans les celliers, les eaux stagnantes s’agitent. Les Égyptiens donnent le nom d’oryx à un animal qui, disent-ils, se tient en face de cette étoile à son lever, fixe ses regards sur elle, et l’adore, pour ainsi dire, en éternuant. Les chiens aussi sont plus exposés à la rage (VIII, 61) durant tout cet intervalle de temps ; cela n’est pas douteux. »

—L’Histoire naturelle, livre II, Chapitre 40-42-43, Pline l’Ancien.

Longtemps, les étés caniculaires ont eu lieu plusieurs années de suite. Ils allaient souvent par groupe de trois comme en 1383-1385, par groupe de quatre comme en 1331-1334 et 1778-1781, par groupe de sept comme en 1757-1763 et même par groupe de vingt comme en 1718-1737.

Il y a quelques années, la Libye a connu la plus grosse canicule de l’histoire. En effet les températures dans la journée atteignirent les 57°C, un record jusqu’ici. Il ne faut pas oublier toutefois le cas d’une canicule meurtrière en Europe au mois d’aout 2003 coûtant la vie à plus de 70,000 personnes dont 15,000 en France. Parmi d’autres pays affectés par le phénomène, on compte l’Italie, l’Espagne, le Portugal et l’Allemagne qui connurent un manque de pluie exceptionnel et une recrudescence des feux de forêts.

Dans l’actualité, parlant des feux de forêts, au moins trois personnes ont trouvé la mort dans le violent feu de forêt qui fait rage depuis dimanche en Catalogne, à la frontière franco-espagnole, a-t-on appris de sources espagnoles. Selon le ministère français de l’Intérieur, ce bilan provisoire pourrait passer à quatre, dont des ressortissants français, tandis que l’on recense au moins 24 blessées, dont huit dans un état grave.

Ce feu s’était déclenché dimanche midi près de La Junquera et s’est propagé très rapidement dans la région de l’Alt Emporda, située au sud de la frontière française, poussé par un vent violent de nord-ouest.

Deux victimes ont trouvé la mort en voulant échapper au feu qui cernait les voitures sur une route près de Portbou, une ville située à quelques kilomètres de la frontière française, ont indiqué les pompiers espagnols. D’après la chaîne TVE, plusieurs véhicules ont dû s’arrêter sur l’autoroute pour éviter des parties envahies par les flammes. Par ailleurs, une personne a succombé à une crise cardiaque, alors que sa maison était cernée par les flammes attisées par la tramontane, ont annoncé lundi des responsables espagnols.

Dimanche soir, 1.300 personnes, automobilistes et vacanciers surpris par le feu, ont été pris en charge côté français dans des centres d’hébergements d’urgence du Boulou, de Collioure, Banyuls, Port-Vendres et Cerbère.

Dans un communiqué, les pompiers espagnols ont indiqué que plus de 80 équipes étaient sur place pour combattre le feu. Au moins 13.000 hectares ont été dévastés. Le ministère de l’Intérieur a dépêché trois avions bombardiers d’eau et des équipes d’urgence depuis Saragosse pour prêter main forte aux pompiers catalans.

En attendant une éventuelle demande d’assistance espagnole, les autorités françaises ont annoncé lundi avoir déployé dans les Pyrénées-Orientales deux Canadair supplémentaires, portant à cinq le nombre d’avions (deux Canadair, deux Tracker et un Dash) en activité.

« L’incendie qui a ravagé 10 hectares côté français est circonscrit mais est toujours sous surveillance, ce que a permis la réouverture de l’autoroute A9 dans les deux sens de circulation », a-t-on indiqué à la cellule de crise installée à la préfecture des Pyrénées-Orientales. La route départementale D900, permettant de franchir les Pyrénées, n’était lundi matin toujours pas rouverte à la circulation.

Les lignes électriques bordant la ligne TGV dans le secteur du tunnel du Perthus ont été endommagées par l’incendie. La circulation des trains entre la France et l’Espagne est donc annulée dans les deux sens pour une durée comprise entre 24 et 48 heures, le temps que les équipes techniques réparent les dégâts. Les voyageurs souhaitant rejoindre l’Espagne doivent transiter par Cerbère et Port-Bou, en train express régional.

Santiago Villa, maire de Figueras, ville qui accueille le musée Salvador Dali, a demandé aux 44.000 habitants de rester chez eux jusqu’à nouvel ordre.

Plus près de nous aux Etats-Unis depuis la troisième semaine du mois de juillet 2012    Une sécheresse historique sévit aux Etats-Unis.

A perte de vue, en Illinois, des champs de maïs sont dévastés, les épis flétris, inconsommables. En Oklahoma, étangs et petits lacs sont quasi asséchés, vidés parfois jusqu’à 90 % de leur eau douce. Dans 1 000 comtés (cantons) américains, des fermiers assistent, désemparés, à l’effroyable dessèchement de leurs terres arables et de leurs pâturages, dégradés ‘à un point rarement observé depuis dix-huit ans’, indique l’Agence océanique et atmosphérique nationale américaine, la NOAA. Cette sécheresse est ‘sans doute la plus grave depuis 25 ans’ a affirmé le secrétaire à l’agriculture, Tom Vilsack, mercredi 18 juillet, après avoir rencontré le président Barack Obama pour évoquer cette crise.

Le secrétaire à l’agriculture a également décrété l’état de catastrophe naturelle dans 26 Etats, dont 14 touchés de manière jugée exceptionnelle. Journal historique de l’Indiana, le News Sentinel indiquait, le 16 juillet, que les services météorologiques de cet Etat prévoyaient le plus bas niveau de pluies d’été depuis cent quarante ans.

L’absence de précipitations (l’Indiana n’a pas reçu la moitié de ses pluies moyennes sur les trois derniers mois) ajoutée à des chaleurs hors normes mardi 17 juillet, il faisait 38ºC à Chicago (Illinois), 39ºC à Saint Louis (Missouri) a transformé ces Etats en ‘fournaises’, selon le terme d’Alex Prud’homme, auteur du livre The Ripple Effect (‘L’effet d’entraînement’, Scribner ed., 2011) sur les risques d’épuisement de l’eau douce.

LE CAS DU MAÏS EST SYMPTOMATIQUE

La sécheresse frappe fort dans trois zones. A l’Est, les Etats côtiers du Sud (Floride, Géorgie et, dans une moindre mesure, Caroline du Sud), au centre le long d’un axe Nord-Sud (Illinois, Iowa, Indiana, Kentucky, Tennessee) et enfin dans une vaste zone couvrant plus de la moitié du Grand Ouest américain (Kansas, Oklahoma, Texas, Wyoming, Colorado, Utah, Nevada, Arizona, (…)

En Haïti…

En Haïti les autorités sanitaires appellent à la vigilance face à la vague de chaleur qui touche les résidents de la capitale haïtienne et ce phénomène ne doit pas être banalisé affirment des médecins et spécialistes en santé publique.

La vague de chaleur à laquelle fait face actuellement le pays est due au réchauffement climatique et au déboisement, de l’avis du directeur général du ministère de la santé publique. Ce phénomène nouveau aura des conséquences sur la santé de la population, indique le Docteur Gabriel Timothée. Il conseille aux citoyens notamment de boire beaucoup d’eau, d’éviter les boissons alcoolisées et de porter des lunettes solaires.

Depuis plusieurs semaines, Haïti fait face à une vague de chaleur sans précédent. A Port-au-Prince, en province, les gens ne cessent de se plaindre de cette situation plutôt nouvelle. Au fait, « le phénomène serait mondial », si l’on en croit le directeur général du Ministère de la Santé Publique. « Cette canicule est liée au phénomène appelé « El Niño » qui se traduit par un réchauffement des eaux de surface à l’est de l’océan Pacifique tropical où se concentrent habituellement des eaux relativement froides », explique le Docteur Gabriel Timothée.

En plus de cela, le docteur Timothée trouve une autre explication à cette vague de chaleur en Haïti. « Il s’agit de la coupe effrénée des arbres dans le pays. Ce phénomène ne sera pas sans conséquence sur la santé de la population », indique le médecin précisant que les catégories de personnes les plus exposées sont les enfants en bas âge et les vieillards.

La chaleur est étouffante et inquiète beaucoup de personnes. Face à cette situation, le DG du MSPP « recommande à la population notamment de consommer beaucoup d’eau et de porter des lunettes solaires  pour se protéger les yeux contre les rayons du soleil, leur conseillant également de contrôler leur nourriture».

L’AGERCA, Alliance pour la gestion des risques et la continuité des Activités est l’une des premières institutions à se prononcer publiquement sur cette vague de chaleur étouffante en prodiguant de nombreux conseils à la population dont le port de vêtements légers et de couleur claire. Elle lui recommande aussi d’éviter les boissons à base d’alcool et de caféine ainsi que les aliments riches en protéine.

Dans le même temps le port de vêtements légers et le recours à des bains sont très recommandés par les spécialistes en santé publique.

Aucun cas de décès lié à la vague de chaleur n’a été rapporté par les autorités locales.

Les conséquences sanitaires

 

Les fortes chaleurs, associées aux anticyclones estivaux, peuvent durer de longues semaines et parfois des mois. Dans les pays en voie de développement, elle provoque une pénurie d’eau potable et la baisse de la qualité de cette eau, ce qui implique indirectement de nombreux décès.

La consommation d’eau non potable fut par le passé une cause majeure de mortalité. Ainsi, en France, il y eut 500 000 morts en 1636, 700 000 en 1718 comme en 1719. Il en fut de même lors de la canicule de 1666 en Angleterre.

L’été caniculaire 2003 a entraîné une surmortalité de 15 000 personnes en France et 20 000 en Italie au cours des 20 premiers jours d’août. Soit un accroissement de la mortalité de plus de 40%. En France l’impréparation du pays et la désorganisation du mois d’août ont transformé cet évènement climatique exceptionnel en catastrophe sanitaire majeure.

Pendant la même période, l’Italie voyait sa mortalité croître officiellement de 8 000 décès. Lorsqu’en 2005 la vérité a éclaté en France, le bilan de la canicule a été réévalué à 20 000 morts. Le bilan de la canicule de 2003 en Europe s’élève à 70 000 morts.

Les conséquences économiques et

environnementales

Les canicules peuvent provoquer des sécheresses catastrophiques. Le Grand incendie de Londres en 1666, qui ravagea la ville en quelques jours, a été favorisé par le manque d’eau disponible pour arrêter les flammes.

La surconsommation électrique due à l’usage intensif des climatiseurs et à la faible production hydro-électrique entraîne de plus un déséquilibre brutal de l’offre et de la demande.

En France, l’État dédommage ensuite régulièrement les acteurs économiques qui subissent des préjudices en raison des températures trop élevées en décrétant la situation de « catastrophe naturelle ».

Les périodes de canicule correspondent généralement à des millésimes exceptionnels pour la production viticole, la vigne supporte bien en effet les très fortes chaleurs grâce à son enracinement très profond.

Se protéger des effets de la canicule

Protection de l’individu

L’état de canicule étant défini comme un événement exceptionnel, les populations n’ont souvent pas l’habitude de gérer ces événements (contrairement aux chaleurs « habituelles »). On dénombre principalement deux risques :

  • le coup de chaleur : si, sous l’effet de l’environnement, la température corporelle s’élève au-delà de 40,5 °C, le fonctionnement des cellules est altéré ;
  • la déshydratation.

Cinq catégories de personnes sont particulièrement exposées :

  • les jeunes enfants : ils sont dépendants, et s’ils réclament spontanément à boire, en pleurant, ils ne sont pas capable de boire sans aide ni de se protéger de la chaleur ;
  • les personnes faisant des efforts physiques, en raison de la thermogenèse du travail musculaire : travailleurs exposés aux chaleurs extrêmes (par exemple ouvriers des bâtiments), sportifs, randonneurs ;
  • les personnes ayant des maladies cardiaques : la transpiration ou l’hydratation excessive vont modifier la pression sanguine et sa composition ;
  • les personnes âgées : celles-ci perdent la notion de soif et doivent donc boire même si elles n’en ont pas envie ;
  • les sans-abris, qui ne peuvent pas se protéger de la chaleur et sont en général exclus des lieux frais (hall de supermarché et de cinéma climatisés).

Les précautions à prendre sont:

 

  • de se protéger du soleil ; en particulier, ne jamais laisser un enfant seul dans une voiture ou une caravane, même pour une courte durée ;
  • de se rafraîchir en se mouillant la peau (brumisation, bains, douches) et en utilisant un ventilateur, voire en allant dans des lieux climatisés,
  • de boire suffisamment (et avant d’avoir la sensation de soif intense), selon l’activité physique et la chaleur.

Le cas des personnes âgées est délicat car celles-ci ont fréquemment une hypertension artérielle (HTA) ou une insuffisance cardiaque, dont le traitement fait intervenir des diurétiques et/ou un régime sans sel. L’absorption d’eau sans sel peut conduire à une hyponatrémie (baisse de la teneur de sodium dans le sang). Certains médecins considèrent que le risque de déshydratation et d’hyponatrémie prime sur le risque d’oedème : gonflement des membres et oedème pulmonaire ; en effet, l’œdème pulmonaire est facile à détecter et à traiter (y compris par un médecin généraliste à domicile), alors que la déshydratation et l’hyponatrémie sont difficiles à détecter et plus mortels. Certains recommandent donc la suspension de régimes sans sel et de diurétiques ; mais ceci ne fait pas consensus, et dans tous les cas, la décision se prendra en accord avec le médecin traitant, seul compétent en la matière.

 

 

Recherches : Daniel Daréus

 

Image : http://3.bp.blogspot.com

 

Sources : lemonde.fr / wikipedia.fr / L’Histoire naturelle, livre II, Pline l’Ancien  / thecanadianpress.com / Associated Press

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