L’organisme Sant Karl Levèque exige des mesures exceptionnelles contre le kidnapping en Haïti

L’organisme de défense des droits humains Sant Karl Levèque (Skl) exhorte les autorités étatiques à prendre des mesures exceptionnelles, pour combattre les actes de kidnapping qui se multiplient en Haiti, dans une note dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Le Skl recommande de fournir plus de moyens à la Direction centrale de la police judiciaire (Dcpj) et des matériels adéquats à la Police nationale d’Haïti (Pnh), pour qu’elles puissent lutter efficacement contre ce fléau.

« La situation de kidnapping généralisé, qui s’est imposée durant ces deux dernières années, témoigne comment les valeurs républicaines et d’État de droit se sont effritées systématiquement en Haïti », déplore le Skl.

L’organisme de droits humains critique les institutions responsables d’assurer la sécurité de la population, qui ont failli à leurs missions.

Le citoyen Sandro Vergeron a été enlevé à son domicile, le lundi 18 avril 2022, à Darbout, dans la commune de Croix-des-Bouquets (nord-est de la capitale) par des individus armés.

Le Sant Karl Lévêque suggère aussi de prendre des disposions de sécurité, au niveau des douanes, afin d’empêcher l’importation illicite d’armes et de munitions dans le pays.

Il souhaite la vérification de tous les véhicules, ayant des vitres teintées, pour empêcher le trafic d’armes illégales et de stupéfiants dans le pays.

Des opérations musclées doivent être effectuées dans les foyers des bandes armées, afin de réduire leur influence et leurs activités.

« Le Conseil supérieur de la police nationale (Cspn), le service d’intelligence du Ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales (Mict), la cellule contre l’enlèvement de la Dcpj, les municipalités sont, entre autres, des institutions-clés, qui devraient avoir un rôle de premier plan à jouer contre cette réalité inhumaine ».

Pourtant, nombreuses sont les autorités, tant politiques que policières, qui sont de mèche avec les bandits recherchés par la Police Nationale d’Haïti, dénonce le Sant Karl Levèque.

En plus du kidnapping, les victimes font face, certaines fois, à des expériences extrêmement douloureuses, signale-t-il.

Conditions de séquestration inhumaine des victimes

Enlevé dans la matinée du 25 janvier 2022, devant les locaux de l’église Pasteur Chéry, sur la route de l’avenue Martin Luther King (Nazon), le révérend père Jeanrilus Excellus a connu des conditions de séquestration insupportables.

Ses deux bras ont été menottés à l’avant, pendant neuf (9) jours, au milieu de draps sales ayant une odeur nauséabonde.

Il était emmené à Gran Ravin (sur les hauteurs de Martissant, dans la périphérie sud de Port-au-Prince) en compagnie de 7 autres otages, dont un couple.

« Le prêtre a passé trois (3) jours sans eau ni nourriture. Il a été contraint, pour survivre, de s’abreuver de sa propre urine… Au cours de leur moment de détention, il pleuvait parfois des cordes dans la matinée. Chacun d’eux, faute de moyens d’avoir de l’eau potable pour étancher sa soif, était contraint de placer sa bouche dans un trou de la toiture de rôle, afin de boire l’eau qui y coulait », relate le Skl.

« À l’intérieur de la chambre exiguë, gardant les huit (8) otages, les ravisseurs ont placé une génératrice dégageant du CO2 et produisant énormément de bruit, troublant la tentative de sommeil des otages impuissants. Ce générateur est utilisé uniquement, durant toute la nuit, dans le but d’aérer la chambre, dans laquelle le chef de bande armée s’assoupissait. Pire encore, dans la même pièce, il y a une fosse d’aisances. Mais, ces derniers ne disposaient pas de papier hygiénique pour s’essuyer après avoir fait leurs besoins », ajoute le Sant Karl Lévêque.

 

 

 

Source:  APR

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