Tensions et tirs nourris, ce mercredi 10 novembre 2021, à Port-au-Prince
Des tirs nourris, entendus le mercredi 10 novembre 2021, ont créé une situation de panique, au centre-ville de Port-au-Prince, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse. De fortes détonations d’armes automatiques ont provoqué un moment de tensions aux environs du Champs de Mars, principale place publique de la capitale, située dans les parages des ruines du Palais national. La veille, une vive tension a aussi éclaté dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, notamment dans les communes périphériques de Cité Soleil, de bas de Delmas et au Bicentenaire (côte ouest), où des tirs d’armes automatiques ont retenti.
Des barricades de pneus usagés enflammés ont été installées au niveau de Carrefour Drouillard (périphérie nord). Le lundi 8 novembre 2021, des affrontements armés, entre des gangs du groupe G9 an fanmi ak alye et des agents d’unités spéciales de la Police nationale d’Haïti (Pnh), au bas de Delmas et à Cité Soleil, ont été signalés. Depuis plusieurs semaines, les gangs armés bloquent l’accès au Terminal pétrolier de Varreux (périphérie nord), en vue d’empêcher les transporteurs à approvisionner les stations-services en carburant. Face à son impuissance de résoudre la crise du carburant, le gouvernement de facto a tenté de rassurer, en informant de la mise en place d’un plan spécial de sécurité, pour faciliter la distribution des produits pétroliers à travers le pays. Ce protocole de sécurité a aidé à faire sortir du terminal de Varreux des produits,comme le riz, l’huile, le ciment, mais pas le carburant, à en croire le chef de la police. Le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires en Haïti et ses partenaires déclarent éprouver d’énormes difficultés, pour continuer à fournir une assistance à environ 700 mille personnes ayant besoin d’aide humanitaire dans le pays, dans un communiqué en date du 9 novembre 2021. La pénurie persistante de carburant est à l’origine de cette situation, soulignent-ils. Les Nations unies relèvent aussi les problèmes d’accès humanitaire, découlant de la situation sécuritaire. Le premier ministre de facto, Ariel Henry, a rencontré le secrétaire d’État adjoint du Bureau international chargé de la lutte contre les stupéfiants et de l’application de la loi, Todd Robinson, pour discuter du soutien du gouvernement américain aux efforts anti-gangs de la Pnh, indique l’ambassade des États-Unis d’Amérique en Haïti, dans un tweet publié le mercredi 10 novembre 2021 et consulté par AlterPresse. Le département d’État américain a récemment engagé 15 millions de dollars supplémentaires (Ndlr : Us $ 1.00 = 100.00 gourdes ; 1 euro = 114.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.80 gourde aujourd’hui) pour renforcer la Pnh et son système correctionnel, rappelle-t-elle. Todd Robinson a également eu des échanges avec le directeur général par intérim de l’institution policière, Frantz Elbé, autour du groupe de travail anti-gang en Haïti. Il a fait part de ses préoccupations concernant la présence croissante des gangs, lors d’une réunion avec le titulaire de facto par intérim du Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), Liszt Quitel. « Le démantèlement des gangs et l’éradication des causes profondes de l’affiliation aux gangs sont essentiels à la stabilité d’Haïti », souligne l’ambassade américaine en Haïti.
Source: APR