Le département d’État américain appelle à traduire en justice les auteurs des massacres à La Saline, Bel Air et Gran Ravin
Les officiels et autres auteurs, impliqués dans les massacres aux quartiers de La Saline, de Bel Air et de Gran Ravin, à Port-au-Prince, ne sont pas encore traduits en justice, déplore le département d’État des États-Unis d’Amérique, dans un rapport 2020 sur la situation des droits humains dans le monde, incluant Haïti, consulté par l’agence en ligne AlterPresse.
Des dizaines de personnes mortes ont été enregistrées dans les massacres aux quartiers de La Saline et de Bel Air de 2018 et 2019, souligne ce rapport rendu public le mardi 30 mars 2021, à la suite de précédents rapports documentés d’organismes nationaux de droits humains.
Les 1er et 13 novembre 2018, au moins 71 personnes, dont des enfants, y ont perdu la vieà La Saline, avait relevé le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh).
Du 5 au 13 juillet 2019, il y a eu 20 personnes mortes, 2 autres portées disparues et 6 autres blessées à La Saline, selon un nouveau rapport du Rnddh.
« Parmi les personnes, impliquées dans les violences, figuraient Jimmy Chérizier, Fednel Monchéry et Joseph Pierre Richard Duplan, qui étaient des responsables gouvernementaux, au moment des attentats de La Saline », rappelle le département d’État américain.
Ces officiels ne sont pas encore traduits en justice, alors que les autorités ont affirmé qu’elles continuaient d’enquêter sur les attentats de 2018 et 2019 dans ces quartiers, critique le rapport du département d’État étasunien.
Il relève une augmentation de la violence des gangs, dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et dans le département de l’Artibonite, et leurs liens avec des politiques.
Le rapport du département d’État américain énumère des données d’organisations sociales en Haïti et du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh).
« La Eyes Wide Open Foundation a signalé qu’il y avait plus de 150 gangs actifs dans le pays, alléguant un soutien actif du gouvernement aux gangs ».
Selon le Rnddh, lors de l’attaque perpétrée au quartier de Bel Air (ayant fait plusieurs morts et blessés), l’ancien policier national Jimmy Chérizier dirigeait l’un des gangs clés et avait accès aux véhicules et à l’équipement du gouvernement, et a travaillé pour unir plusieurs gangs, cite le rapport étasunien.
Par ailleurs, les enquêtes sur la mort du juge de Port-au-Prince, Fritz Gérald Cérisier, substitut du commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, et de l’étudiant Grégory Saint-Hilaire, le vendredi 2 octobre 2020, dans l’enceinte de l’École normale supérieure (Ens), seraient en cours, selon les autorités haïtiennes, citées dans le document.
Trois suspects ont été arrêtés dans le cadre de l’assassinat, dans la soirée du vendredi 28 août 2020, du bâtonnier Me. Monferrier Dorval, par des individus armés, en sa résidence privée, à Pèlerin 5, dans la même zone où habite le président Jovenel Moïse, dans la commune de Pétionville (à l’est de la capitale, Port-au-Prince), selon le commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, poursuit-il.
« Les États-Unis d’Amérique renouvellent leur appel en faveur de la justice pour les victimes de violations de droits humains, notamment celles et ceux de La Saline, Bel Air et Gran Ravin. Nous exhortons le gouvernement haïtien à protéger ses citoyennes et citoyens, et à intensifier les efforts pour traduire les auteurs en justice », a écrit l’ambassade américaine à Port-au-Prince, dans un tweet publié en date du 30 mars 2021.
Source: APR