Le sens de la Bataille de Vertières pour Jovenel Moïse

Parade d’un bataillon des Forces armées d’Haïti et des unités de la police nationale d’Haïti, offrande florale à l’Autel de la patrie… C’est entre la rue du Champ de Mars et le Palais national que le président de la République a commémoré les 217 ans de la Bataille de Vertières. Une occasion pour Jovenel Moïse de s’en prendre à nouveau aux bénéficiaires du système et de présenter sa vision de la Bataille de Vertières. 

 

 

C’est à l’intérieur d’un Champ de Mars sous haute sécurité et totalement bouclé par les forces de l’ordre que le chef de l’État a commémoré ce mercredi 18 novembre les 217 ans de la Bataille de Vertières. Selon le président de la République, si, 217 ans après la Bataille de Vertières, nous ne sommes plus esclaves physiquement, « mais nous sommes toujours esclaves de la haine, de la division, de la misère, de l’injustice sociale, de l’insécurité qui nous empêchent de prendre le chemin du développement économique, social et politique».

Le président dit avoir trouvé, le 7 février 2017, un pays divisé et contrôlé par un petit groupe qui décide de tout. Selon lui, tous ses efforts vont dans le sens de la réconciliation de la nation avec elle-même. « Le sens de ma bataille ne consiste pas à créer de la division riches contre pauvres ni à défendre les intérêts d’un groupe en particulier. Je défends les intérêts de tout le monde, un partage équitable de la richesse du pays, mets l’État au service de tout le monde… », a affirmé le chef de l’État.

La Bataille de Vertières perdra son sens si, 217 ans après, les mesures pour apprendre la population à lire et à écrire ne sont pas prises, a dit le président. La Bataille de Vertières, a-t-il ajouté, perdra son sens si, 217 ans après, les turbulences politiques nous empêchent de diriger le pays. « Je vous invite à livrer bataille contre l’ignorance, contre l’analphabétisme, l’insécurité, la trahison », a exhorté Jovenel Moïse.

Selon lui, la Bataille de Vertières n’a pas été faite au profit d’un petit groupe. « Batay Vètyè a te fèt pou tout moun jwenn jistis. Malere kou gran nèg, moun nwa kou moun po klè, moun lavil kou moun andeyò. Batay Vètyè a te fèt pou etidyan yo gen aksè ak kredi lè yo fi n etidye pou yo monte antrepriz yo jan nou fèl nan pwogram Papej la », a lancé le président de la République dans son discours au Palais national.

Encore une fois, le chef de l’État a promis de donner du courant électrique 24 sur 24 partout à travers le territoire. Jovenel Moïse a critiqué le fait que le Trésor public dépensait 20 millions de dollars pour seulement 4 à 5 heures  d’électricité  dans certaines zones. Selon le président, avec seulement six millions de dollars dépensés maintenant, les progrès sont visibles. « Dans les jours qui viennent, tout le pays sera alimenté en électricité 24 sur 24 avec ces mêmes 20 millions de dollars », a lancé le locataire du palais sous les applaudissements nourris des participants

Selon ce qu’a laissé comprendre le chef de l’État, les réformes qu’il entreprend dans le secteur de l’énergie sont à la base de l’insécurité qui prévaut ces derniers temps dans le pays. « Mwen nan mitan dife e m ap janbe yo », a déclaré le président comme pour souligner que les changements qu’il apporte dans le secteur de l’énergie lui causent bien de problèmes.

« Le pays s’enflamme parce qu’il y a des gros intérêts qui sont menacés.» « Map diw, ou menm ki santi enterè pa w menase fè atansyon paske se leta ki menase enterè pa w pou enterè pèp la. Si vous ne pouvez pas comprendre, l’État vous fera comprendre. C’est mon rôle comme chef de l’État, je vous ferez comprendre », a menacé le président, soulignant au passage qu’aujourd’hui, plus de 50 communes à travers le pays reçoivent entre 12 à 18 heures d’électricité par jour

Le président invite les élites à prendre leurs responsabilités par rapport au bien-être de la population. « Vous êtres responsables de la direction à donner au pays… », a-t-il lancé.

Jovenel Moïse a exhorté ses opposants à prendre en exemple l’union de nos ancêtres qui a conduit à l’indépendance du pays. Une façon encore une fois pour le président de lancer son appel au dialogue.

Parallèlement aux activités officielles à l’occasion des 217 ans de la Bataille de Vertières, des milliers de gens ont gagné les rues à Port-au-Prince et dans certaines villes de provinces pour continuer à exiger la démission du président de la République.

 

 

 

Source: | Le Nouvelliste

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