Nouvelle journée de manifestation pour exiger justice pour Evelyne Sincère

Plusieurs centaines d’écoliers, accompagnés de riverains indignés, ont marché ce jeudi 5 novembre dans plusieurs rues de Port-au-Prince pour dénoncer l’insécurité grandissante dans le pays. Les protestataires ont scandé à gorge déployée justice et réparation pour la jeune étudiante Évelyne Sincère, retrouvée morte dimanche sur un site de décharge trois jours après son enlèvement.

À la tête de la foule, Sylvie brandissait le plus que possible la photo d’Évelyne Sincère en uniforme, imprimée en couleur sur du papier. Elle est chauffée à blanc au milieu des manifestants qui crient à gorge déployée justice pour Évelyne qu’elle connaissait au lycée Jacques Roumain de Martissant. Ses chaussures sont couvertes de boue mais sa détermination pour arriver devant les locaux du ministère de la Justice et de la Sécurité publique n’a point de tache. « Si l’État existait, Évelyne ne serait pas assassinée », scande-t-elle, affirmant que la jeune femme de 22 ans qu’elle connaissait fut joviale et  pleine de vie. « Elle perd sa vie à cause de nos dirigeants qui laissent faire les bandits, les assassins », martèle-t-elle.

Comme Sylvie, plusieurs centaines de jeunes, majoritairement des lycéens, ont répondu à l’appel de leurs camarades du lycée Jacques Roumain pour venir exprimer leur colère sur le macadam contre l’insécurité grandissante dans le pays. Peu avant 10 heures 30, ils étaient nombreux à se réunir sur la place publique de Fontamara 43. Ils ont dévalé la route nationale #2 pour passer devant le palais de justice et le ministère de la Justice et de la Sécurité publique à l’avenue Charles Sumner.  Tout au long du parcours, les protestataires ont scandé : « Si  te gen lapolis, si te gen Leta nan peyi a, Évelyne pa t ap mouri. »

À chaque zone, ils ont demandé à la population de venir les rejoindre. Les manifestants  sont passés dans des établissements scolaires, invitant les élèves à  venir renforcer la mobilisation. « Nous nous révoltons contre les crimes commis sur nos frères et sœurs, particulièrement sur Évelyne Sincère par ces bandits. Nous ne serons pas complices de l’État, c’est pourquoi nous sommes dans les rues aujourd’hui », s’est révolté un manifestant, expliquant : « ma présence dans la rue c’est pour demander justice ». Devant le parquet et le ministère de la Justice, les manifestants, qui dénonçaient l’enlèvement suivi de l’assassinat d’Évelyne Sincère, ont exigé que l’action publique soit mise en mouvement contre les auteurs et les complices de ce meurtre.  Ils ont annoncé une nouvelle journée de mobilisation prévue le lundi 9 novembre.

Sur les réseaux sociaux, dans une vidéo surprenante, le chef de gang Barbecue, montrant Obed Joseph, alias « Kiki » menotté, a indiqué avoir capturé ce jeune homme recherché par la police dans le cadre de l’enlèvement suivi de l’assassinat d’Évelyne Sincère. Il a imposé ses conditions aux agents de l’ordre en vue de venir récupérer son détenu.

Mercredi, des dizaines de personnes ont marché à travers les rues de la capitale pour dénoncer les actes de kidnapping et d’assassinat dont est victime la population. « Pou lavi leve kanpe », « nan zafè kidnaping sa, pèson pa epanye », sont parmi les slogans lancés. Munis de pancartes, les manifestants ont érigé des barricades de pneus enflammés à Turgeau. Ils ont cassé des pare-brise de véhicules immatriculés Service de l’État. Les agents de l’ordre ont utilisé du gaz lacrymogène pour disperser la manifestation.

 

 

Source: HPn

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *