Code pénal : Jouthe monte au front…

Le président Jovenel Moïse, dans un tweet, a pris acte et chargé son Premier ministre, Joseph Jouthe, de rencontrer les secteurs qui sont vent debout contre des articles du Code pénal dont ceux sur la majorité sexuelle, la dépénalisation de l’avortement, la majorité sexuelle à 15 ans, la sanction contre les discriminations sur l’orientation sexuelle.

« L’heure n’est pas à la confrontation mais au dialogue et à la sérénité. La publication du Code pénal a suscité un débat très animé. C’est un signe encourageant de l’engagement citoyen. Je demande au PM de rencontrer les différents secteurs concernés autour de cette question », a tweeté le président Jovenel Moïse, lundi 6 juillet 2020.

Le Premier ministre Joseph Jouthe, interrogé par le journal, a indiqué qu’il « va écouter les préoccupations des secteurs et discuter avec eux pour trouver un modus operandi ». Sur la possibilité de modification des articles ayant suscité la controverse, le Premier ministre Joseph Jouthe a assuré que « s’il y a des modifications à faire, il faut les faire ».

Le Premier Joseph Jouthe n’a pas abdiqué à convaincre le peuple. « Je suis un employé du peuple haïtien. Je l’ai dit au président lorsqu’il m’a demandé de devenir Premier ministre. Je respecte mon patron. Quand le patron s’exprime sur un sujet, nous l’écoutons, nous discutons avec lui. Nous lui expliquerons pour qu’il puisse comprendre afin que l’idée que nous avons en tête devienne l’idée acceptée par le patron », a expliqué le Premier ministre qui déboute les critiques, estimant que ces consultations post-publication du décret illustrent que la charrue a été mise avant les bœufs.

Le Premier ministre Joseph Jouthe a souligné que le décret était en discussion depuis plusieurs années entre des juristes, d’anciens ministres de la Justice et la commission du sénateur Jean Renel Sénatus. « Ce n’est pas une loi Jovenel Moïse, Joseph Jouthe. C’est une question autour de laquelle il y a déjà eu débat au sein de la société », a poursuivi le chef du gouvernement, qui assure qu’il aurait fait choix d’autres mots dans la formulation de certains articles.

Si le Premier ministre Joseph Jouthe est dans la nuance sémantique concernant la formulation de certains articles du Code pénal, il recadre sèchement l’église catholique qui, dans une note, s’est insurgée et a demandé l’arrêt ou le blocage de certains articles du Code pénal, « moralement et éthiquement inacceptables ».

« Je ne veux pas faire de leçon à l’église catholique. Mais il faut que l’église catholique sache qu’elle fait de la religion. En Haïti, tout le monde n’est pas catholique. Nous sommes un Etat laïque. Le job de l’Etat est de protéger les minorités. C’est son plus gros job », a indiqué le Premier ministre Joseph Jouthe. « L’Etat, a-t-il poursuivi, donne à  la majorité la valeur qu’elle mérite mais les minorités ont autant de valeur pour l’Etat. Nous ne parlons pas de religion, nous ne parlons pas de la morale, nous parlons de loi, de politique et de protection d’une population. ».

« Je sais que la plus grande préoccupation de l’église est la dépénalisation de l’avortement », a indiqué le Premier ministre Joseph Jouthe, qui évoque le plaidoyer des féministes pour dépénaliser l’avortement afin de sauver la vie des femmes qui meurent en avortant au noir, dans de mauvaises conditions sanitaires. « Moi, j’invite l’église catholique a prêché au sein des assemblées pour que les fidèles ne tombent pas enceintes en dehors du mariage, pour éviter les grossesses non désirés et les avortements », a dit Joseph Jouthe.

Sur les accusations que le gouvernement promeut l’homosexualité, le Premier ministre Joseph Jouthe assure n’avoir pas lu cela dans le texte. « Je ne vois pas ça dans le texte… Nous l’avons lu et relu. Nous ne voyons pas ça », a expliqué Joseph Jouthe. « Par contre, a dit le chef du gouvernement, je ne veux pas, parce qu’une personne est homosexuelle ou le ressemble, qu’on la harcèle, qu’on l’attaque, la lapide ou qu’on veuille la tuer comme nous ne pouvons pas accepter que l’on incendie la maison de quelqu’un parce qu’il a le coronavirus », a fait comprendre Joseph Joute

 

 

Source: Le Nouveliste

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