«Le carnaval aura lieu à Port-au-Prince et dans cinq autres villes du pays…», selon le président du comité d’organisation

Le carnaval est maintenu à Port-au-Prince. Le défilé aura lieu au Champ de Mars, a confié au journal en début de soirée le président du comité du carnaval national, Guy François Junior, jeudi 20 janvier 2020, un jour après que les chars ont été incendiés au stade Sylvio Cator et trois jours après le même scénario des stands au Champ de Mars, détruits par des manifestants des policiers d’un syndicat autoproclamé au sein de la police nationale.

« Le ministre de la Culture, en charge des stands, est en pourparlers avec les fournisseurs. On va statuer sur un gros nombre de stands. Une vingtaine de groupes musicaux est retenue », a poursuivi Guy François, qui ne veut pas communiquer les noms de ces groupes tant que les contrats ne sont pas signés. « Une réunion a eu lieu aujourd’hui (jeudi)  et on avance dans la bonne direction », a-t-il indiqué.

Le président du comité, Guy François Junior, a annoncé que dans le cadre du « carnaval régional », cinq autres villes, en l’occurence Cap-Haïtien, Jacmel, les Cayes, St-Marc et Gonaïves, accueilleront leurs festivités carnavalesques. La vingtaine de groupes musicaux seront répartis dans toutes ces villes.

Interrogé sur la sécurité du carnaval à Port-au-Prince et dans les villes de province, Guy François Junior a affirmé que la « sécurité sera assurée partout ». « La police nationale et le CSPN ont une responsabilité de protéger et servir et de fournir la sécurité. Nous comptons sur leur collaboration », a-t-il fait savoir, révélant que le problème est identifié, qu’une cellule de crise travaille sur les revendications des policiers pour faire des propositions aux autorités.

Jeudi matin, à 72 heures du dimanche gras, il n’y avait ni branle-bas ni navette de la logistique au parking du stade Sylvio Cator mais des traces de la furie de manifestants, dont des policiers encagoulés, contre le carnaval et la décapitation du syndicat autoproclamé de la PNH.

«  Ils ont incendié six camions », a confié un témoin au journal qui a pu constater sur place les carcasses d’un camion qui devait tirer un char, d’un camion de transport d’équipements et d’une camionnette de transport de marchandises immatriculée TM 22690. Le conducteur, la mine défaite, a lâché que « la camionnette était au service du peuple haïtien ».

Tout près, assise sur un muret, à l’ombre d’un arbre, Rasona Modrin, la tête ceinte d’un mouchoir noir, peine à contenir ses larmes.  Son monde s’est écroulé, son gagne-pain est parti en fumée. Elle a répété que la camionnette était garée à 5 heures. «  À 5h, à 5h », a-t-elle sangloté comme si cette heure avait quelque chose de fatidique, comme si elle voulait remonter le temps pour changer le cours de ces événements.

Plus à l’est, quelques mètres du stade Sylvio Cator, plateforme importante dans la logistique, le Champ de Mars  n’a que des traces des stands incendiés le 17 février par les policiers de ce même syndicat.

Peu avant midi, un petit tourbillon a porté vers le ciel un reste de cendres. Aucun stand n’était en reconstruction.

 

Source: Le Nouveliste

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