Haïti-Crise politique : un mardi en demi-teinte et le gouvernement pas trop préoccupé
Après la journée de mobilisation très violente lundi, la région métropolitaine s’est réveillée ce mardi en demi-teinte. Des traces de pneus enflammés, des carcasses de voitures, des ordures un peu partout sur la chaussée, c’est le visage présenté par les grandes artères de la région métropolitaine.
Certaines banques ont repris du service mais ont vite refermé leurs portes avec un personnel réduit. Certains clients en ont profité pour retirer de l’argent et s’approvisionner dans la perspective de nouvelles journées de mobilisation contre Jovenel Moïse.
Dans la commune de Carrefour, les activités étaient au ralenti avec des véhicules faisant la queue dans une station à essence qui avait ouvert ses portes à Thor. Le transport en commun a fonctionné mais avec très peu de tap-tap remarqués sur la route. Quelques véhicules privés ont pris la direction du centre ville pour vite revenir. Le Centre ville avait connu en dépit de ce calme apparent quelques instants de troubles avec des manifestants qui n’entendent pas lâcher la mobilisation.
Plusieurs militants s’étaient massés aux abords du champ de mars pour recevoir à coup pierre le cortège du Président qui, selon les rumeurs,, allait revenir à son bureau au Palais national. Pour le moment, le doute persiste sur l’avenir des écoliers qui sont restés chez eux attendant le dénouement de la crise.
Une solution qui ne semble pas pour demain avec la position des partis politiques et la division au sein du Core Group dont une partie soutient encore Jovenel Moïse. Le mutisme du Chef de l’Etat semble compliquer la situation. L’opposition lance une nouvelle journée de manifestation pour cette semaine.
Entre temps, le gouvernement fait des nominations à l’emporte pièce. Des ministres démissionnaires qui installent de nouveaux ministres; des Directeurs généraux installés sans un nouveau budget. Un nouveau commissaire du gouvernement près du tribunal de Port au Prince nommé et remplacé sans être installé.
Un vrai Tohu-Bohu présentant l’image d’un Paquebot en difficulté en pleine mer et cherchant des solutions pour éviter le naufrage. Mais comment l’éviter quand les nouvelles décisions prises n’ont rien à voir avec les principes et les lois de la République.
Source:HPN