Plein feu sur la première édition de « Gede fest »

En Haïti, on n’a rien à envier aux autres qui ont « Halloween », avec leur bal masqué, leur déguisement, leur citrouille, leur chapeau pointu, et leur quête de sucreries. Chez nous, le 1er novembre, tandis que les chrétiens célèbrent la fête des morts à l’église, d’autres le font au cimetière. Les accoutrements aux couleurs blanches, des individus avec de la poudre sur le corps, des démonstrations rythmiques pour le moins aguichantes, du piment déversé sur les sexes, l’habile maniement du feu, des conversations aux voix nasillardes, du « clairin » coulant à flots, voilà à quoi ressemble ce qu’on appelle communément chez nous la fête des « gede ». Et cette année, on en fait un festival.

C’est dans plusieurs recoins de la capitale que la première édition du « Gede Fest » se tiendra, du 25 octobre au 3 novembre 2018. « Un événement qui a pour but de réunifier la Nouvelle-Orléans, la plus grande ville de l’État de Louisiane aux États-Unis d’Amérique et Haïti qui sont liées par leur passé historique et leur richesse culturelle» explique Pierre Chauvet de l’agence Citadelle, responsable de logistique du festival.

Cette ambiance culturelle ne sera pas des moindres. Entre le mélange de gastronomie, d’art, d’histoire et de culture, les participants auront droit aux performances musicales du groupe RAM, le groupe « Preservation hall jazz band », et la participation du célèbre chef Donald Link de la Nouvelle-Orléans. Riche en activité, la programmation de cette première édition du festival Gede l’est certainement. Avec des conférences, des concerts musicaux pour le plus grand bien des mélomanes, des défilés artistiques, des ateliers de musique, une exposition d’œuvres d’art du célèbre sculpteur haïtien André Eugène, tout semble avoir été mis en place pour charmer le public. À cela s’ajoutent deux (2) journées de démonstration et dégustation offertes gratuitement par le chef

Donald Link du fameux Link Restaurant Group et d’autres chefs haïtiens

Outre ce coup de projecteur sur la peinture, musique et gastronomie haïtiennes, les organisateurs veulent que le festival se déroule dans cet esprit de tradition de la célébration de la fête du gede en Haïti. Une visite guidée à travers les cimetières est aussi au menu de ce festival. « Ce sera un évènement extraordinaire pour permettre aux artistes, aux invités et au public de renouer avec leurs racines », a fait savoir le fondateur et musicien du groupe RAM, Richard Auguste Morse.

Quelques changements pourraient être ajoutés au menu du festival. En attendant, l’hôtel Oloffson sera le théâtre de plusieurs activités de la première édition de « Gede Fest », cette initiative dont les organisateurs veulent garder la tradition, si on en croit les dires de Gaëlle Delaquis, la coordonnatrice du festival.

Cette année à Port-au-Prince, la fête des « gede » ne durera pas une journée, mais plus d’une semaine ! Que la fête commence !

Darline Honoré

Le Nouvelliste.

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