Jovenel Moïse renouvelle sa détermination à « commencer » à combattre la corruption
À bien écouter, il fallait prendre pour du beurre tout ce qu’avait dit précédemment le président Jovenel Moïse par rapport à la lutte contre la corruption menée par son administration. Il a annoncé il y a quelques jours, lors d’une intervention publique dans le Nord, que « la lutte contre la corruption commence aujourd’hui ». « Elle commence de manière impartiale », a insisté Jovenel Moïse, qui, après avoir ressorti son refrain que ce dossier ne peut pas être utilisé à des fins de « persécution politique », a dit que « ces moments-là sont révolus ». Jovenel Moïse, droit dans ses bottes, a souligné que tout le monde, en rapport à des dossiers de corruption, sera touché. Ni ceux qui sont au gouvernement, ni ceux de l’opposition. « Lè timoun mande gonbo cho se nan pla men l ou ba li l », a poursuivi Jovenel Moïse, utilisant ce proverbe censé vouloir dire que l’on brûle la main d’un enfant trop téméraire.
Le chef de l’État, qui dit entendre et entendre parler d’un dossier PetroCaribe, a rappelé qu’il avait annoncé que la lumière serait faite. Les institutions, dont l’ULCC, se mettront en branle une fois la politique générale de Jean-Henri Céant ratifiée au Parlement. Pendant 10 ans, plus de 3,5 milliards de dollars ont été dépensés dans le pays et « des gens pensent qu’ils vont l’utiliser pour faire de la politique. Nous le ramassons. Nous le ramassons et je sais qu’automatiquement, après l’obtention de la ratification de la politique générale du Premier ministre, il faut que toutes les institutions du pays se mettent en branle comme l’ULCC pour voir comment les fonds de l’État ont été dépensés pendant ces dix dernières années. Il faut que l’ULCC regarde des rapports déjà faits sur des gens impliqués dans la corruption dans le pays », a indiqué le président Jovenel Moïse sans donner plus de détails. « Quand le peuple demande des comptes sur l’utilisation de ses fonds, il doit les avoir », a dit le président Jovenel Moïse épinglé dans l’enquête sur l’utilisation des fonds PetroCaribe en tant que responsable d’une entreprise ayant fourni des panneaux solaires à l’État haïtien. Autour du président, il y a deux personnalités épinglées dans ce dossier, ex-ministres de l’administration Martelly, Wilson Laleau et Yves Germain Joseph.
Le président et ses deux collaborateurs ont toujours rejeté les charges et qualifié de fabulation les conclusions des commissions Latortue et Beauplan. Si le président Jovenel Moïse n’a pas fait référence à un rapport en particulier, il est de notoriété publique que le rapport de la commission indépendante dirigée par l’ex-sénateur Paul Denis, après le départ de Jean Bertrand Aristide en 2004, avait indexé plusieurs personnalités du régime dans la commission d’actes de corruption. Il y a eu aussi le rapport de l’UCREF qui avait indexé le Premier ministre nommé Jean-Henry Céant. Me Jean-Henry Céant, lors d’une interview à Scoop FM pour critiquer l’arrestation de Guy Philippe ayant entre-temps plaidé coupable et qui a été condamné à 9 ans de prison pour son soutien à des trafiquants de drogue, qui avait dénoncé le fait d’avoir été, comme le président Jovenel Moïse, victime d’un « rapport fomenté par l’UCREF ».
Personne ne sait si le pays est à l’heure du grand déballage pour exposer les squelettes dans les placards des corrompus présumés de tous les côtés ou si nous sommes à un concours entre affreux présumés, à un jeu, une forme d’équilibre de la terreur parce que chacun a un anneau chez l’orfèvre….