Le FMI veut s’attaquer à la corruption dans le monde, viendra t-il tôt ou tard en Haïti ?
Écrit par Riphard Serent, MPA / Economiste / riphardserent@gmail.com | Radio Vision 2000
Consciente que la corruption affecte les pauvres, sape la confiance des institutions et constitue l’un des handicaps majeurs à la croissance et au développement des pays à faibles revenus, le Fonds Monétaire International (FMI) a adopté dimanche dernier un nouveau cadre réglementaire destiné à évaluer de manière plus systématique la corruption dans ses 189 pays membres.
Ce nouveau cadre réglementaire, approuvé par le comité directeur du FMI depuis le 6 avril dernier, autorise les équipes du Fonds « à évaluer de manière régulière » la nature et la gravité de la corruption dans tous ses pays membres.
Il faut dire que cette nouvelle politique de lutte contre la corruption dans le monde sera mise en œuvre à partir du 1er juillet prochain et l’accent sera mis sur la gouvernance de façon globale, et pas seulement sur la corruption. Selon les experts du FMI les faiblesses de gouvernance ouvrent généralement des portes à la corruption.
Un fait nouveau, c’est que le FMI entend s’attaquer également aux acteurs du secteur privé que ce soit les entreprises privées qui se livrent à des pratiques de corruption ou qui contribuent au blanchiment d’argent.
Pour ce faire, il encourage les pays membres à se prêter volontairement à une évaluation de leurs dispositifs juridiques et institutionnels dans le cadre des missions annuelles de surveillance du FMI. Il s’agira de déterminer s’ils criminalisent et jugent le versement de pots-de-vin à des fonctionnaires étrangers, et s’ils disposent de mécanismes adéquats pour éradiquer le blanchiment et la dissimulation d’argent sale.
La bataille contre la corruption prend une autre ampleur au niveau mondial, avec ce nouveau cadre du FMI qui lui permettra à partir de juillet prochain de se débarquer dans n’importe quel pays membres pour évaluer la corruption tant au niveau du secteur public que du secteur privé.
Haïti, membre du FMI, doit commencer par mettre ses devoirs au propre. La grande question maintenant, les experts du FMI viendront-ils un jour remettre le dossier de Petrocaribe sur la table et procéder à une évaluation d’un ensemble de contrats signés entre le gouvernement haïtien et un ensemble de firmes dominicaines et brésiliennes ?
Une affaire à suivre…