Des artistes haïtiens et étrangers complètent un panneau réalisé par Réginald Sénatus, un jeune artiste de la Grand-rue. Ce panneau réalisé à chaud, pendant l’exhibition artistique, dans le cadre de la 5e édition de Ghetto Biennale, exprime tous les ressentis de la communauté pour la ville de Port-au-Prince. Chaque mot sur cette représentation urbaine chaotique indique, dit-il, le nom d’une rue ou encore d’un espace de la capitale. Injustice, violence. Les mots percutent sur la surface à côté des signes religieux tels les vêvê. Les mots en tant que signes vocaux crient : inflation, misère, santé, homophobie, corruption et ouvrent tout un champ d’images au public.
« Je rebaptise les noms de rues de cette ville qui nous effraie. Disons la vérité sans la voiler pour que les choses changent vraiment. C’est un pays qui se meurt. Les mots que je mets sur la carte de la ville sont des réalités que nous vivons dans notre chair : les problèmes de justice, d’impunité, de criminalité dans cette ville. Et cette misère qui saute aux yeux », dit Réginald. Ce jeune étudiant en droit se frotte au quotidien aux artistes de la Grand-rue. Dès son tout jeune âge, il travaille avec les ténors du mouvement Atis rezistans des lakou Léandre et Chéry. Il a pour modèle, les maîtres de l’art de la récupération : André Eugène, Jean-Hérard Céleur, Guyodo, ces étoiles qui ont fait parler d’Haïti à l’extérieur.
Une soixantaine d’artistes venus de plusieurs pays du monde : États-Unis, Angleterre, Italie, Belgique, Jamaïque, Trinidad-et-Tobago, ont pris part à cette activité culturelle dans ce bidonville où les taudis sont ……………………………...lire la suite sur lenouvelliste.com