Les problèmes fonciers au cœur des discussions entre le secteur privé haïtien et celui de la France
Écrit par Riphard Serent, MPA / Economiste / riphardserent@gmail.com | Radio Vision 2000
En marge de la participation d’Haïti à ce grand sommet du 12 Décembre 2017 à Paris pour trouver de l’argent vert, »one planet summit », une délégation d’hommes d’affaires haïtiens a rencontré des membres du secteur privé de la France pour discuter sur des opportunités d’investissements et le renforcement des relations commerciales entre Haïti et la France.
En effet, les problèmes fonciers en Haïti ont été au cœur des discussions entre la délégation haïtienne et les membres du secteur privé français comme l’un des obstacles majeurs à l’investissement en Haïti, c’est ce qu’a rapporté ce matin un confrère de Magic 9 depuis la France.
Il faut dire que la question des problèmes fonciers est une préoccupation mondiale, si l’on veut croire un dernier rapport de la Banque mondiale qui révèle que seulement 30% des habitants dans le monde détiennent un titre de propriété officiel.
Vu les implications des questions foncières dans la réduction de la pauvreté et le partage de la prospérité au niveau des pays à faible revenu, la Banque mondiale avait mis un accent particulier sur la problématique foncière à l’édition 2017 de la conférence de la Banque mondiale sur la terre et la pauvreté, qui s’était tenue en Mars denier à Washington.
Selon les experts de la Banque du monde, la reconnaissance des droits fonciers est essentielle pour stimuler l’investissement et la croissance, en particulier dans les domaines de l’agriculture et de l’infrastructure. Elle permet aussi de lutter contre les expropriations et les migrations forcées et contribue ainsi à la résilience des pays et de leur population face aux chocs.
La résolution des problèmes fonciers en Haïti reste et demeure une vraie gageure pour les autorités et les institutions responsables, notamment l’Office Nationale du Cadastre, la Commission Interministérielle d’Aménagement du Territoire (CIAT) et le Parlement qui lui-même aurait dû jouer un rôle majeur dans la législation foncière. Ces problèmes fonciers constituent l’un des handicaps majeurs à l’attraction des investissements directs étrangers dans le pays et au développement du secteur immobilier, deux éléments clés qui pourraient contribuer significativement à la création d’emplois et à la croissance de l’économie.
Les milliardaires mexicain Carlos Slim et canadien Franck Giustra avaient bien expliqué pendant leur visite en Haïti après le tremblement de terre de 2010 que: l’une des raisons majeures pour laquelle ils ne sont pas encore intéressés à investir en Haïti est le problème foncier, et ils avaient préféré de faire un don de 20 millions de dollars à Haïti qui sont partis en fumée sans aucune réédition de compte.
Du pain sur la planche pour nos autorités de prendre la question des problèmes fonciers beaucoup plus au sérieux pour attirer des investissements vers l’économie, sans lesquels on ne peut pas créer des emplois durables et améliorer les conditions de vie de la population.