Haïti-Politique : Les secteurs protestataires, satisfaits de la réussite de la grève contre le budget controversé
P-au-P, 18 sept. 2017 [AlterPresse] — Plusieurs secteurs notamment de l’opposition ont exprimé leur satisfaction par rapport à la réussite de la grève des transports du lundi 18 septembre 2017, lancée par les syndicats de chauffeurs contre le budget 2017-2018 controversé, dans des interviews accordées à l’agence en ligne AlterPresse.
« Nous allons laisser une semaine au pouvoir pour qu’il décide du sort du budget 2017-2018, contesté par presque tous les secteurs de la vie nationale », déclare Méhu Changeux, président de l’Association des chauffeurs et propriétaires d’Haïti (Apch), à l’issue de la journée de grève, déroulée globalement dans le calme.
Une fois ce délai passé, si aucune décision n’est prise par les autorités sur ce budget, nous allons passer à la vitesse supérieure en lançant une grève illimitée (manch long), annonce-t-il.
Changeux tient à féliciter tous les secteurs, notamment celui du transport, de s’être solidarisés au mouvement visant à rejeter le budget proposé par le gouvernement et voté par le parlement.
Il dit espérer que le gouvernement va prendre note et se raviser.
« Si le président ne prend pas en compte les revendications de la population, il signera lui-même son départ », avertit, pour sa part, Guy Numa du Mouvement démocratique populaire (Modep).
Le mouvement de protestation contre le budget n’est pas l’affaire d’un secteur mais de toute la population haïtienne, soutient-il.
Numa met en garde le secteur du transport contre toute intention d’engager une négociation, seul à seul, avec le pouvoir en place, « comme cela a été le cas dans l’affaire de la hausse du prix du carburant », dit-il.
Euvonie Auguste, de la Confédération nationale des vodouisants d’Haïti (Knva), exhorte le président à tendre vers un dialogue national pour éviter une aggravation de la crise et une instabilité politique ».
Ce qu’il faut pour le moment, c’est la stabilité, des services et du travail à la population dont la grande majorité est au chômage, réclame-t-elle.
Elle les autorités en garde contre leurs velléités d’instaurer un « pouvoir totalitaire » en Haïti, et estime que le président ne communique pas assez avec les autres secteurs de la vie nationale.
« Ce n’est pas au président de défendre le budget ; c’est le travail du premier ministre. (…) « S’il y avait un fusible à faire sauter dans cette histoire, ce serait le premier ministre, car c’est le gouvernement qui élabore le budget. Or, le Président, non seulement ne parle à personne, mais il semble aussi vouloir tout faire par lui-même », fustige-t-elle.
Si le budget 2017-2018 est promulgué tel que voté par le parlement, rien d’autre n’est possible et « cela m’inquiète », confie la dirigeante du parti Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (Rdnp), Mirlande Manigat.
Selon l’itinéraire tracé par la Constitution pour une loi de finance, il est presque trop tard pour l’exécutif de faire demi-tour, selon la constitutionaliste.
Evelyne Larrieux de la Solidarité des femmes haïtiennes (Sofa) dit appuyer………………………………lire la suite sur alterpresse.org