Le MPCE active un plan de relèvement pour le Grand Sud, plus de 5 mois après le cyclone Matthew 

Écrit par Riphard Serent, MPA / Economiste / riphardserent@gmail.comRadio Vision 2000 

 

Plus de cinq mois après le cyclone Mathew, dont les pertes et les dégâts ont été évaluées à près de 3 milliards de dollars américain, soit l’équivalent de la dette publique totale actuelle d’Haïti, un plan de relance économique véritable se fait encore attendre dans cette région. Ce qui laisse une bonne partie de la population dans ces zones dans une situation très  précaire, tant sur le plan économique que social.

En effet, suite au dernier rapport du Food for the Poor, faisant état de plus de 200 personnes, dont des femmes et des enfants, vivant dans une grotte à Jérémie, le Ministère de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE) vient d’activer son plan de relèvement pour le Grand Sud et a organisé la semaine dernière plusieurs journées de travail avec une équipe composée d’institutions étatiques, d’organisations nationales et internationales, selon les informations qui nous ont été communiquées par la Direction de la Planification Economique et Sociale (DPES).

Il faut dire que qu’au cours de ces journées de travail, les experts du Ministère de la Planification, accompagnés de l’équipe de travail, ont défini les grandes lignes d’une politique de logement, axée sur : le déplacement des sans-abris, l’appui à la reconstruction et à l’auto-construction assistée, la production d’habitats viabilisés et l’élaboration de documents d’aménagement et d’urbanisme pour une meilleure gestion du développement urbain et rural. De plus, les actions prioritaires de reconstruction seront orientées vers les communes bénéficiant d’un plan de réduction des risques, à savoir : Dame Marie, Jérémie, Abricots, Beaumont, Moron et Roseaux.

A la clôture de cette activité organisée par le MPCE, l’équipe de travail a pris l’engagement de mettre sur pied le plan d’action visant à construire des logements pour les victimes/sinistrés de l’ouragan Matthew.

On espère que d’autres ministères, notamment celui de l’agriculture, rentreront dans cette démarche visant à améliorer les conditions de vie de la population du Gand Sud, car la situation reste encore des plus précaires dans ces zones, surtout lorsque l’on sait que la branche des activités agricoles dans le pays a régressé de 6.2% au cours des trois premiers mois de l’exercice, selon le dernier bulletin d’indicateur conjoncturel d’activité économique (ICAE) de l’IHSI et que  95% des agriculteurs étaient dans l’incapacité de planter pour la récolte de février ou de mai prochain, selon le dernier rapport du Food for the Poor.

Si rien n’est fait pour ces habitants les plus vulnérables du Grand Sud, au cours de la saison d’été qui arrive bientôt, on pourrait enregistrer plus de morts par semaine en raison de la pénurie alimentaire, une situation qui sera inacceptable et qu’on doit de toute façon éviter à travers des programmes de filets de sécurité, dont les allocations devront être dégagées dans le prochain budget rectificatif du gouvernement.

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