Le système financier haïtien encore sous la menace des sanctions du GAFIC
Écrit par Riphard Serent, MPA / Economiste / riphardserent@gmail.com | Radio Vision 2000
L’actualité économique de ce weekend dernier et pour ce lundi 3 Avril est surtout marquée par ce dernier communiqué du Groupe d’Action Financière de la Caraïbe (GAFIC), rapporté par le journal jamaïcain, Jamaica Observer. Ce communiqué appelle les autorités haïtiennes à renforcer les législations nécessaires, en vue de mettre Haïti sur une très bonne position, comme pays coopératif aux yeux du (GAFIC), ce qui nous éviterait, entre autres, une catastrophe économique avec des conséquences sociales endommageables.
En effet, le président de la Commission de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, M. Cajeton Hood, a déclaré dans le communiqué que le GAFIC a identifié des déficiences stratégiques qui peuvent constituer une menace pour le secteur financier international.
En fait, quelques semaines avant de subir une nouvelle évaluation du GAFIC, qui devrait avoir lieu le mois prochain, Haïti n’est pas encore sur la bonne voie et les autorités hattiennes ont encore des actions ou des décisions à prendre, en vue de retirer cette perception sur Haiti comme une menace pour le système financier régional et d’éviter ce risque de sanctions contre le pays qui pourrait avoir de graves conséquences sur l’économie.
Si des efforts on été faits l’année dernière avec le vote de la loi sanctionnant le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, d’autres actions sont attendues par le GAFIC de la part du parlement, comme le vote de ce nouveau code pénal et d’un nouveau Code de procédure pénale et la loi organique sur l’UCREF, des éléments qui constituent maintenant les nouvelles exigences du GAFIC. Il faut rappeler que nous avons un code pénal qui date de près d’un siècle, donc qui n’est pas adapté aux nouvelles normes internationales en matière de lutte contre le blanchiment des avoirs et le financement du terrorisme.
Si nous ne mettons pas nos devoirs aux propres et que les banques de correspondance, notamment celles aux Etats-Unis, décident de terminer leurs relations avec nos banques en Haïti (de-risking), les conséquences économiques pour Haïti seront beaucoup plus grandes que celles évoquées l’année dernière par le gouverneur de la BRH, M. Jean Baden Dubois, à savoir des conséquences sur les exportations, les importations,
En fait, il faut aussi penser à Haïti qui deviendrait une économie très fragile et non attractive non seulement pour des investissements privés mais aussi pour les investissements directs étrangers qui auraient du mal à percer le marché haïtien. Des entreprises en Haïti pourraient même se retrouver dans l’obligation de se délocaliser vers des marchés plus sûrs, plus stables et qui ne confrontent pas le de-risking. Ce qui exacerberait le chômage en Haïti, déjà suffocante, et enfoncerait Haïti dans la voie du sous-développement avec bien sûr des crises sociales.