Haiti-Insécurité : Le premier ministre Enex Jean Charles annonce des mesures drastiques pour traquer les fugitifs
P-au-P, 24 oct. 2016 [AlterPresse] — Moins de 48 heures après l’évasion spectaculaire survenue le samedi 22 octobre 2016 dans la prison civile de l’Arcahaie (nord de la capitale), occasionnant la fuite de 173 prisonniers dont des condamnés, le premier ministre Enex Jean Charles annonce des mesures drastiques pour traquer les fugitifs.
« Pour le moment, nous essayons de compléter l’enquête pour savoir ce qui s’est passé et qui sont les responsables », indique le chef du gouvernement, lors d’une conférence de presse ce lundi 24 octobre 2016.
Lors de cette évasion, un policier nommé Fritz Gérald Canéus a été tué. Deux autres policiers, Dérilus Jean Andressaint et Alexandre Néré, ont été blessés.
Un détenu, Romero Wood, qui tentait d’escalader un mur est mort suite à une chute.
Des mesures seront prises au niveau du Conseil supérieur de la police afin de retrouver tous les prisonniers en cavale et les remettre en prison, promet-il.
Des sanctions seront appliquées contre celles et ceux qui sont impliqués dans cette évasion, affirme-t-il.
Enex Jean-Charles a mis en évidence des problèmes de ressources humaines qui, à maintes reprises, seraient à la base de ces actions.
Une dizaine d’évadés auraient été capturés.
« L’enquête se poursuit avec les différentes unités de la Police nationale d’Haïti (Pnh). La majorité des personnes évadées étaient des condamnés. Actuellement un policier de l’Administration pénitentiaire nationale (Apena) est en détention », fait savoir l’inspecteur Gary Desrossiers, joint au téléphone par AlterPresse.
Pour sa part, le coordonnateur de la Plateforme haïtienne des droits humains (Pohdh), Jean Maxime Rony, évoque une irresponsabilité manifeste dans cette évasion.
Jusqu’à maintenant, une enquête serait en cours concernant une autre évasion spectaculaire de 329 prisonniers au mois de septembre 2014 dans la prison civile de la Croix des Bouquets, rappelle-t-il.
Ce rapport n’est pas encore disponible alors que c’était l’une des prisons les plus modernes du pays, critique-t-il.
Cette situation met en danger la vie des magistrats, celle des autorités policières qui surveillaient les prisonniers ainsi que celle des témoins, regrette-t-il.
« Il ne peut y avoir une évasion tous les ans ou tous les deux ans », fustige le responsable de la Pohdh, très préoccupé.
Les responsables de l’administration pénitentiaire ne seraient pas à la hauteur de leur fonction, selon lui.
Il réclame des sanctions contre les coupables identifiées.
« Les autorités doivent identifier les causes et les failles. Ils doivent également avoir la décence de démissionner face à la faillite de leur responsabilité », exige-t-il.
Le ministre de la justice et de la sécurité publique, Me Camille Edouard, avait préalablement annoncé qu’un détenu identifié comme Yvener Carélus, un récidiviste, incarcéré pour enlèvement et ex-détenu de la prison de la Croix-des-Bouquets, serait l’auteur de cette évasion.