Matthew : Flambée des prix des produits dans plusieurs communes du Sud d’Haïti. Entre 25 à 50% de hausse des prix, notamment sur les feuilles de tôles

Chantal (Haïti), 11 oct. 2016 [AlterPresse] — Une flambée des prix des produits de première nécessité est constatée dans diverses communes du département du Sud d’Haïti, suite au passage de l’ouragan Matthew, les lundi 3 et mardi 4 octobre 2016, selon les témoignages recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.

Diverses communes du Sud, dont Chantal, sont concernées par cette hausse des prix, après les dégâts provoqués par le cyclone Matthew.

« Les prix des produits ont grimpé de façon exponentielle : le sac de riz de 4 marmites, qui se vendait à 500.00 gourdes est passé à 750.00 gourdes [1]. Une feuille de tôle, qui se vendait à 200.00 gourdes, coûte, à présent, 250.00 gourdes », déplore, dans des déclarations à AlterPresse, le juge de paix de Chantal, Jean Marie Evens Bellabe.

Les toitures en tôles d’un nombre indéterminé de maisons, églises, péristyles, édifices publics, écoles et autres ont été emportées par les forts vents du cyclone Matthew, dans plusieurs départements géographiques en Haïti.

La plupart des maisons sont couvertes de tôles en Haïti.

Bellabe souligne « la méchanceté » de certaines commerçantes et de certains commerçants, qui font grimper les prix de certains produits, alors qu’ils avaient déjà des stocks en réserve.

Il critique le manque de compassion de ces marchandes et marchands envers les personnes les plus démunies.

« Ces gens en profitent pour exploiter la population, ne lui donnant aucune possibilité pour résister à la catastrophe », dénonce Bellabe.

Il appelle le gouvernement à prendre des mesures contre les personnes, qui utiliseraient le cyclone Matthew pour s’enrichir davantage.

Située à environ 23 à 24 kilomètres de la ville des Cayes (chef-lieu du département du Sud), la municipalité de Chantal représenterait, sur le plan économique, un grenier important : à la fois pour le Sud et pour la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.

Plusieurs têtes de bétail ont été emportées par les vents et les eaux.

Des odeurs fétides, dégagées par les cadavres des animaux, empestent la communauté.

Les voies de communications routières sont complètement endommagées.

« Pour entrer à Chantal, il faudra descendre dans un fossé, marcher et remonter une pente, avant d’y avoir accès », décrit le juge de paix.

Les habitantes et habitants de la zone font face à des difficultés d’accès à l’eau potable et à la nourriture.

Le juge de paix de Chantal, Jean Marie Evens Bellabe, exhorte l’État haïtien à prendre en charge les paysannes et paysans, notamment celles et ceux qui sont les plus touchés par le passage du cyclone Matthew, de manière à leur permettre de contribuer, de nouveau, à remembrer la production agricole nationale. [jep emb rc apr 11/10/2016 11:00]