La rentrée des classes cette année se fait sur fond de crise economique
Si chaque année la rentrée scolaire constitue un casse-tête, un événement très stressant pour des parents qui confrontent des difficultés économiques énormes, cette année la situation semble être des plus difficile, car le pays ne crée presque pas de richesse depuis pratiquement l’année dernière et notamment depuis le début de l’exercice fiscal en cours, à cause justement de la conjoncture politique et de quelques facteurs externes.
La rentrée des classes a effectivement lieu ce lundi 5 Septembre, comme maintenue par le MENFP, mais beaucoup de parents, comme d’habitude, ont envoyé leurs enfants à l’école sans encore payer même les frais d’entrées; soit ils attendent un transfert de la diaspora, la vente de quelques tête de bétails, la vente de quelques marchandises, ou l’aide d’un ami ou d’un proche, ou encore un miracle du ciel pour sauver l’année scolaire de leurs enfants.
L’année 2016, la pire année économique du pays depuis 2010, est marquée surtout par un ensemble de soubresauts politiques (l’annulation des élections de Janvier 2016, un parlement incomplet et la transition vers un gouvernement provisoire) qui ont eu tous des répercussions négatives sur les activités économiques du pays, ce qui a empiré la situation des parents cette année. Les chiffres de l’IHSI pour le deuxième trimestre de l’exercice en témoignent. En fait, l’indice de la production industrielle et de la construction a baissé respectivement de 2.3% et de 2.7% par rapport au 1er trimestre. Tandis que l’indice de l’activité commerciale a chuté de 6.9% par rapport au premier trimestre, dont la branche telles que : produits alimentaires boissons et tabac (-9.7%), matériaux de construction (-7.1%) et d’autres bien de consommation et de la quincaillerie (-1.9%).
D’un autre côté, on ne peut pas oublier le secteur agricole qui représente une bonne partie des revenus des parents vivants dans des zones reculées du pays. Ce secteur a encore mal performé cette année à cause de la sécheresse ou l’irrégularité dans les saisons pluvieuses. Plus loin, il y a cette épidémie qui a ravagé des plantations de sorgho (petit mil) dans plusieurs endroits du pays en début d’année notamment dans le plateau central, dont les pertes n’ont jamais été évaluées par les autorités. Les dégâts causés par cette épidémie n’avaient pas laissé à certains parents le choix d’épargner un peu d’argent pour la rentrée scolaire cette année.
Donc, une rentrée scolaire qui se fait sur fond de crise économique cette année, avec des subventions du gouvernement qui auront des impacts marginaux par rapport au volume des besoins.
De toute façon, le cap doit être mis sur 2017 pour stabiliser le pays à partir de Février de l’année prochaine avec un nouveau président issu de bonnes élections et rentrer dans une nouvelle ère économique qui crée plus d’opportunités et donne plus d’espoir aux parents pour une meilleure rentrée scolaire en Septembre 2017.
Riphard Serent, MPA
Economiste