Haïti-Environnement : La danse des déchets sur la mer turquoise du Golfe de la Gonâve

Par Gotson Pierre

La Gonâve, 07 aout 2016 [AlterPresse] — La mer ne danse plus depuis longtemps le long d’un golfe clair dans le bassin de la Gonâve, cette grande et belle île située sur la côte ouest de la capitale Port-au-Prince, et qui fait face à plusieurs autres villes du sud et du nord du pays.

Le Golfe de la Gonâve est de plus en plus envahi de déchets de toutes sortes issus des villes environnantes, notamment des objets en plastique, qui font bien plus que gâcher la beauté d’un paysage marin exceptionnel.

C’est au milieu des ordures que le bateau largue les amarres au quai de Bizoton (secteur sud). On est surpris de voir qu’après une heure de navigation, à plusieurs milles marins, des déchets flottent encore sur la surface de cette étendue d’un bleu qui s’épaissit à mesure qu’on avance.

Bouteilles en plastique de toutes les couleurs, contenants en polystyrène, la plupart jaunis par le temps, morceaux de cuvette en plastique, des sachets par dizaines sont observés.

Vielles sandales en caoutchouc, vielles chaussures, valises usagées, cuillers en plastique, gobelets, bouchons, emballages de biscuits et bonbons… La mer est comblée !

Tubes de déodorant, crème pour la peau, shampoing et bouteilles d’huile vides sont aussi constatés.

Dans le Golfe de la Gonave, l’expression « les bouteilles à la mer » prend un sens particulier et nous communique le message que la pression se renforce sur notre environnement qui se meurt.

Les spécialistes estiment que ce genre de pollution peut gravement affecter l’écosystème de cette zone maritime partagée par de nombreuses agglomérations, du sud-ouest au nord du pays.

Ce phénomène s’ajoute, bien entendu, à la sédimentation qui résulte de l’érosion causée par le mode d’occupation de l’espace, l’exploitation abusive des carrières et des pratiques agricoles néfastes à l’environnement.

S’éloignant des côtes, on se rend mieux compte de l’ampleur de l’anarchie qui s’empare du littoral et qui contribue à intensifier la pollution. Des bidonvilles grandissent et la mer se transforme généralement en déchetterie.

Les garde-côtes confirment que des déchets sont éparpillés sur tout le littoral, surtout en période de pluie. Même constat a certains endroits au large de l’île de la Gonâve, près de Pointe à Raquette ou d’Anse-à-Galets.

L’ile de la Gonâve prise d’assaut par des ordures de toutes les villes côtières proches

En fait, le volume de fatras qui accueille le visiteur sur l’île produit un véritable choc. Le spectacle des plages et de la mangrove envahis par des déchets est navrant.

« La mer nous apporte les ordures de Port-au-Prince, Cité Soleil, Carrefour, Léogane, Montrouis, Saint-Marc, etc. », se désole un gérant d’hôtel.

Les « flyboats » qui font le trajet entre Anse-à-Galets et Montrouis (en face) risquent souvent d’être pris dans des nappes de déchets et de voir leurs moteurs tomber en panne.

L’entrepreneur explique comment il organise annuellement la mobilisation pour le nettoyage d’Anse à Galets, la principale commune de la Gonâve, ou vivent 64.000 habitants, soit un peu plus de la moitié des personnes qui résident sur l’île. Les déchets, y compris ceux en plastique, sont alors brulés quelque part loin de la ville !

Ernso Louissaint, nouveau maire d’Anse à Galets, …..lire la suite sur alterpresse.org

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