Haïti – Transition : Des organisations sociales et politiques prônent un dialogue national pour sortir de l’impasse

Par Jean Elie Paul

P-au-P, 21 juin 2016 [AlterPresse] — Plusieurs organisations politiques et de la société civile encouragent un « véritable dialogue national » entre tous les protagonistes pour sortir le pays de l’impasse politique actuelle, alors que le parlement s’apprête à se réunir ce 21 juin pour se pencher sur la fin du terme de 120 jours accompli par le président provisoire Jocelerme Privert.

La destinée du pays ne doit pas seulement dépendre du parlement, mais de l’ensemble des secteurs du pays, estime l’un des dirigeants du Mouvement démocratique populaire (Modep), Guy Numa, dans une interview accordée à AlterPresse.

Les secteurs devraient s’asseoir ensemble pour définir l’avenir du pays et signer un autre accord sur la manière de poursuivre la transition, suggère-t-il.

L’accord du 5 février a été signé à quelques heures de la fin du mandat du président Michel Martelly, entre le président sortant et les présidents des deux branches du parlement, respectivement, Jocelerme Privert du sénat, actuellement président provisoire, et Cholzer Chancy de la chambre des députés.

Numa souligne qu’il est inacceptable que des sénateurs et députés « mal élus » vont statuer sur l’avenir du pays, à l’assemblée nationale prévue le 21 juin 2016.

Cette assemblée nationale dont l’objectif serait de décider du sort de Privert a été annoncée par le Corps législatif, après plusieurs tractations et tergiversations.

Le coordonnateur de l’Organisation du peuple en lutte (Opl) lance un appel à la concertation pour trouver un compromis historique sur la base d’un large consensus impliquant tous les acteurs.

L’ancien candidat à la présidence estime que la classe politique haïtienne devrait se réunir, de concert avec les trois pouvoirs de l’État, la société économique, les organisations de droits humains pour déterminer comment organiser des élections libres, honnêtes et démocratiques dans le pays.

« Les parlementaires pensent qu’ils peuvent exclure les sociétés politiques, économiques en décidant à la place de la Nation », met en garde l’ancien membre du Groupe des 8 candidats à la présidence (G-8), récemment dissout.

Le professeur condamne des actions mercantiles de certains parlementaires qui privilégient leurs intérêts mesquins au détriment de ceux du peuple haïtien qui croupit dans la misère.

Le coordonnateur du Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod), Jean André Victor, souhaite aussi un dialogue avec les acteurs.

« Quel que soit la décision prise, le parlement fait partie du problème. Il n’y a pas de solutions durables à cette question sans une solution politique. Il faut un dialogue politique très large avec tous les acteurs pour décider de l’avenir du pays », recommande l’ingénieur agronome.

« De même que le chef de l’État ne veut pas laisser le pouvoir de n’importe qu’elle manière, nous ne saurions laisser la destinée du pays entre les mains de ce parlement qui prend des décisions sur une base illégale et inconstitutionnelle », avance Victor.

« Ce qui est plus important et plus urgent c’est un dialogue politique incluant toutes les forces politiques de ce pays », souligne le docteur Gérard Gilles, membre du directoire du parti Fanmi Lavalas, de l’ex président Jean Bertrand Aristide.

« L’assemblée nationale n’est pas une priorité, c’est une entente avec les forces vives, qui doit permettre au président Privert de terminer le processus électoral », déclare-t-il, appelant à éviter de créer un chaos et une instabilité dans le pays.

Pour sa part, le porte-parole de la plateforme Pitit Desalin, Rony Timothée, critique …..lire la suite sur alterpresse.org

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