Les Pays des Caraïbes se positionnent sur un marché de fruit de mer mondial de plusieurs milliards de dollars
Les économies des Caraïbes sont prêts à bénéficier d’une initiative à l’échelle régionale pour accroître leur part de marché pour les fruits de mer, à travers la mise en œuvre des mesures de sécurité sanitaire des aliments pour permettre aux pays d’obtenir une plus grande part du gâteau mondial qui a une valeur estimée de près 130 milliards par année.
Les pays comme Bahamas, le Belize, la Grenade, Guyana, la Jamaïque, le Suriname et Trinidad-and-Tobago, sont maintenant en train de développer une approche coordonnée afin d’élargir la passerelle vers les marchés en pleine croissance. Il faut dire que l’espace CARIFORUM (qui englobe CARICOM et la République dominicaine) exporte maintenant environ 400 millions de dollars de poissons et fruits de mer chaque année, selon les données du le Mécanisme régional des pêches des Caraïbes (CRFM).
Belize et la Jamaïque sont deux exportateurs de fruits de mer des Caraïbes qui exploitent déjà un marché européen, un marché difficile d’accès en raison des normes strictes liées à l’exportation notamment des exigences sanitaires et phytosanitaires.
Pour s’assurer du respect de ces normes, CARIFORUM commence à investir dans la formation pour arriver à un personnel qualifié notamment avec l’aide de l’Islande pour que le secteur de la pêche puisse jouer un rôle plus important en termes de développement rural, de sécurité alimentaire et de génération de revenus.
La République dominicaine (RD) de son coté travaille sur la phase finale de la construction d’un système national amélioré sanitaire et phytosanitaire pour les produits de la pêche et de l’aquaculture avec le soutien du gouvernement du Chili. Un système qui doit orienter la production de fruits de mer en RD vers les marchés industriels, pour ainsi faire profiter les petits producteurs.
C’est dommage la pêche haïtienne n’est pas encore à ce niveau, donc Haïti ne fait pas partie de cette dynamique collective de positionnement international des pays de la Caraïbes au niveau du marché des fruits de mer. Notre pêche reste une pêche de survie sur nos cotés, une pêche de misère, à petite échelle, sans grands moyens, à l’exception de quelques rares producteurs. Un secteur qui devrait être un outil de développement rural, de création de richesse et d’emploi, mais qui est plutôt laissé aux pauvres, sans être inscrit dans un vrai plan global de relance économique. Au lieu de développer ce secteur pour une production plus importante de fruits de mer, on fait fuir de préférence les poissons avec nos déchets, nos produits chimiques et toxiques qu’on jette par tonnes dans nos mers abusivement. S’il faut trouver un nom pour notre comportement, il faut dire : autodestruction.
Etzer S. Emile, M.B.A
Economiste
Radio Vision 2000