Migration / Amérique latine (Haïti) : Le déracinement, le drame des sans foyers et des sans monde, un ouvrage de Wooldy Edson Louidor

Bogotá, 05 mai 2016 [AlterPresse] — Articulaciones del desarraigo en América Latina. El drama de los sin hogar y sin mundo (Articulations du déracinement en Amérique Latine. Le drame des sans foyers et des sans monde) est le titre qu’a présenté, à la foire du Livre à Bogotá (mardi 19 avril – lundi 2 mai 2016), notre collaborateur Wooldy Edson Louidor, basé à Bogotá (Colombie), a observé l’agence en ligne AlterPresse.

Fruit de quatre années de recherche, théorique et empirique, sur les flux migratoires historiques et contemporains en Amérique Latine (l’ouvrage est publié par l’Éditorial de la Pontificia Universidad Javeriana), le texte fait le pari de définir et de caractériser le déracinement, auquel fait face un grand nombre de groupes sociaux et ethniques (les Noirs, les Indiens, entre autres) et de migrants dans toute la région.

L’ouvrage de Wooldy Edson Louidor apporte des éléments d’analyse et des propositions pour comprendre ce phénomène migratoire et y faire face de manière radicale.

En Amérique latine, y compris Haïti, le déracinement a un visage multi facettes : à la fois conjoncturel et structurel, de grande actualité et de longue durée.

Le déracinement a commencé depuis la traite des esclaves africains au temps de la colonie, jusqu’aux flux de dizaines de milliers de migrantes et migrants haïtiens qui, après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, errent dans la région, en quête d’une terre d’accueil. Le déracinement concerne également des millions de déplacés, exilés et réfugiés Colombiennes et Colombiens, contraints de chercher refuge dans les pays voisins à cause du conflit armé opposant l’État colombien à la guérilla des Forces armées révolutionnaires de la Colombie (Farc).

Le déracinement de tous ces groupes, si hétérogènes entre eux, comporte la perte du foyer et du monde, de la part des déracinés, et la quête désespérée d’un nouveau lieu pour se ré-enraciner, c’est-à-dire pour redonner sens à leur vie et leur « habiter ».

En outre, les déracinés vivent la même expérience de se sentir écartelés entre leur terre d’origine et le lieu d’arrivée, entre le passé (avant leur migration forcée) et le présent, entre la nostalgie de la terre natale et l’incertitude face à l’avenir.

Le déracinement tend aujourd’hui à se convertir en un phénomène global, dû à la multiplication exponentielle de migrations massives en Afrique, au Moyen Orient et en Amérique Latine, où les guerres, les conflits assassins, la pollution, la contamination, la désertification, les exploitations pétrolières et minières à grande échelle, les catastrophes naturelles, entre autres facteurs, expulsent des communautés entières de « leurs foyers » et de « leur monde ».

Ces communautés ont, de moins en moins, la possibilité d’être accueillies dans un monde si hostile (peu propice à l’accueil des migrantes et migrants, surtout celles et ceux qui nécessitent une protection internationale) et deviennent des sans foyers, des sans monde, des laissés pour compte.

L’auteur insiste sur la nécessité de comprendre, théoriquement, le déracinement lire la suite sur alterpresse.org

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