Haïti – Santé/HUEH : l’unité de dialyse sous la menace d’une pénurie de matériels

Source  Ricardo Lambert || Le Nouvelliste

À la fin de l’année 2015, l’unité de dialyse de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH) fonctionnait au ralenti à cause d’une panne de la génératrice de secours. À présent c’est le manque de machines et une pénurie annoncée de matériels de dialyse qui guettent les patients. Seulement trois sur six fonctionnent.

Une infirmière a laissé échapper la nouvelle. Il va manquer de matériels de dialyse. On n’a livré jeudi que 14 sur 35. Le kit complet comprend le dialyseur ou rein artificiel, les quelques centimètres de ligne pour faire circuler le sang – celui qui sort avec les déchets et l’autre qui rentre une fois nettoyé, le bicarbonate et l’acide utilisé pour éliminer les déchets. Le tout n’est pas réutilisable et coûte 4000 gourdes. Les générateurs d’hémodialyse aussi ne sont pas entretenus correctement.

Manianita Pierre qui est non seulement la plus jeune dialysée, mais aussi la plus ancienne, dit accueillir la nouvelle avec tristesse. L’air insouciant, cette ravissante jeune femme de 25 ans, orpheline,  ne dépassant pas 1m 60, assure au quotidien le combat contre la mort. La maladie lui a quasiment tout enlevé. Sa jeunesse, ses études mais certainement pas son sourire. Cependant, un manque de matériels ou de générateurs d’hémodialyse pourrait lui faire passer de vie à trépas. « J’ai commencé mes séances de dialyse à 20 ans, après la philo, depuis j’ai accepté de vivre avec cette maladie. Ma vie est  juste une merveille», témoigne-t-elle.

De ses souvenirs, elle puise au moins un bon moment. Paradoxalement, elle se rappelle un temps où l’unité avait été pourvue continuellement de ces matériels coûteux. Car un des dialysés avait un proche parent au gouvernement. Depuis, c’est la galère. « Pas un semestre où nous ne sommes pas en manque. Et nous sommes contraints de trouver 9 000 gourdes pour deux séances, sinon c’ est la rechute », a déclaré dans un sourire Manianita.

L’unité exige 1000 gourdes par séance. Mais les coûts additionnels la font grimper à 2 100 gourdes, surtout les 600 gourdes pour avoir 5 gallons d’eau traitée par osmose inverse. Même quand l’État envoie les matériels ce prix reste inchangé. Mais à défaut des dits matériels, c’est l’escalade. Le prix d’une séance explose et passe à 4 500 gourdes. Insoutenable pour les 32 patients réguliers de l’unité de dialyse – tous des petites bourses – à qui il en manque déjà une séance. Ils n’ont que deux sur trois toutes les semaines.

Deux générateurs d’hémodialyse de marque allemande, avec écran tactile, capables de fournir des informations sur la chute de la tension et la pression artérielle du dialysé et une ancienne machine sont restés debout. De vrais bijoux, estimés chacun à 5 000 dollars us. Le problème majeur, selon l’expérimenté Dr Audie Métayer, responsable de l’unité de dialyse, c’est l’entretien de ces machines. Aucun technicien haïtien n’est apte à le réparer. Achetés à une compagnie dominicaine, seuls les techniciens venus de la République dominicaine ont les compétences requises pour réparer ces générateurs de dialyse. « Avec une maintenance périodique, elles peuvent donner 10 ans de service. Mais dans le cas actuel, 2 ans, c’est ce qu’on peut espérer », se désole-t-il.

 Une carte électronique posée dessus, l’une des machines est en piteux état. L’épaisse couche de poussière témoigne du nombre de mois qu’elle n’a pas été utilisée. Il y en a deux autres.

L’une des infirmières en service ce matin affirme avoir reçu lire la suite sur lenouvelliste.com

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