Haïti- Politique : Des secteurs socio-politiques dénoncent l’invitation de Martelly pour la désignation de nouveaux conseillers électoraux
P-au-P, 27 janv. 2016 [AlterPresse] — Des secteurs socio-politiques critiquent l’invitation adressée par le chef de l’Etat Michel Martelly à divers secteurs en vue de la désignation de nouveaux membres au sein du Conseil électoral provisoire (Cep), dans des interviews accordées à AlterPresse.
A moins de quelques jours de l’expiration de son mandat, prévu le 7 février 2016, Martelly a écrit à des secteurs de la société civile, le 26 janvier, pour leur demander de designer de nouveaux membres au Cep, suite à la démission de quatre (4) des neuf (9) membres du dit Conseil.
Les conseillers démissionnaires sont les représentants du secteur des droits humains, Jaccéus Joseph, de la conférence épiscopale, Ricardo Augustin, des cultes réformés, Vijonet Deméro, et du secteur de la presse, Pierre Manigat Jr.
Le chef de l’Etat n’a plus les qualités pour replâtrer le Cep, estime Marie Frantz Joachim de la Solidarité des femmes Haïtiennes (Sofa), qui dit plaider en faveur d’un gouvernement de transition.
« La lettre de Martelly adressée à plusieurs secteurs constitue un acte de folie furieuse », banalise Samuel Madistin, porte-parole du Groupe des huit (8) candidats à la présidence (G-8), réfractaires aux résultats controversés de la présidentielle du 25 octobre 2015.
Le président de l’Association nationale des médias haïtiens (Anmh), Hérold Jean François, est en consultation avec d’autres acteurs du secteur en vue de formuler une réponse au chef de l’Etat, apprend AlterPresse.
Pour sa part, le coordonnateur de la Plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (Pohdh), Maxime Rony, dit vouloir analyser la conjoncture politique actuelle avant de donner une réponse.
Selon le sénateur Wesner Polycarpe, « le président Michel Martelly cherche à détruire les secteurs en les invitant à remplacer leurs représentants au Cep ».
Plusieurs structures, dont l’Initiative Mouvement patriotique démocratique populaire (Mpdp) et le G-8 souhaitent la mise en place d’un gouvernement de transition pour une sortie de crise.
Les mobilisations, enclenchées contre les résultats des élections des 9 août et 25 octobre 2015, jugées frauduleuses, ont entraîné une détérioration de la situation politique, qui a contraint le Conseil électoral provisoire (Cep) à annuler le deuxième tour de la présidentielle et des législatives partielles du 24 janvier 2016.
Un ensemble de propositions de sortie de crise, issues de divers secteurs de l’opposition, sont déjà sur la table des négociations.
Depuis plusieurs jours, des manifestations intensives et violentes de l’opposition se poursuivent dans le pays, particulièrement lire la suite sur alterpresse.org