Haïti-Culture: les stands du 2e carnaval de l’année poussent au Champ de Mars
Source hpnhaiti.com | Texte et photo : Alix Laroche alix.l@hpnhaiti.com
À proximité d’un ciné Triomphe nouvellement rénové, mais non encore rouvert au public, s’érigent des stands destinés à accueillir le deuxième carnaval de l’année, dans une Haïti où la faim, le chômage et la misère rongent une population qui ne sait, depuis des années, à quel saint se vouer.
Vacarme! ronronnement de moteurs de véhicules, cognement des marteaux de charpentiers et autres outillages servant à clouer et/ou à redresser bois, planches et fers, se mélange outrageusement et agressent les tympans dans un Champ de Mars aux couleurs d’été, qui se déshabille pour revêtir ses tenues festives en vue d’accueillir le carnaval des fleurs fixé au 27, 28 et 29 juillet.
À environ dix jours du déroulement de cette festivité contestée, d’ailleurs par une grande partie de la population, les préparatifs vont bon train, et les stands prennent de plus en plus forme, constate un reporter de Haiti Press Network.
De géants stands s’élèvent dans l’aire du Champ de Mars. Et déjà, la circulation devient un peu gênante dans cette agglomération où certaines constructions sont en cours d’exécution.
Le Champ de Mars est devenu au fur et à mesure que le temps s’écoule un vivier où ingénieurs, contremaîtres, charpentiers, peintres et artistes s’activent jour et nuit pour trouver des emplois mais aussi, pour ceux qui en ont trouvé,à achever les stands qui doivent être prêts d’ici le début de la semaine prochaine.
Des passants et des curieux observent avec consternation les travaux. Ils n’ont cependant pas le cœur et l’esprit à la fête. L’environnement du Champ de Mars reste cependant plongé dans les inquiétudes quotidiennes et n’affiche pas un air festif.
L’école s’achève et s’annonce en même temps, les vaccances estivales. Le carnaval aussi. Moment de jubilation, de liesse et de réjouissance populaires où les angoisses, les frustrations dues aux problèmes socio-économiques récurrents sont jetées même pour quelques heures dans les oubliettes.
Le carnaval des fleurs, déroulé à la fin du mois de juillet depuis l’intronisation de cette nouvelle équipe dirigeante, ne fait nullement l’unanimité. Tenant compte de la situation socio-économique difficile et précaire du pays, d’aucuns estiment qu’il n’était pas nécessaire à ce qu’on organise deux festivités carnavalesques dans une même année.
Cependant, la raison du plus fort semble être toujours la meilleure. Entre ce qu’estiment les membres de la population et ce que font les décideurs, les violons ne s’accordent toujours pas.
« Un deuxième carnaval au cours de l’année dans le pays, ça ne vaut pas la peine. C’est du gaspillage d’argent », soutient un curieux.
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