Le Crowdfunding, comme alternative de financement pour les entrepreneurs
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Cette semaine le New York Times a publié un article sur le crowdfunding, un mot composé de crowd (qui signifie la foule, le public), et funding (financement), c’est en fait le financement de projet d’entreprise par le public. Il est encore appelé financement participatif, donc une technique de financement de projets de création d’entreprise utilisant principalement l’internet comme canal de mise en relation entre les porteurs de projet et les personnes souhaitant investir dans ces projets. ll fait l’objet actuellement d’un large engouement en raison de sa simplicité de fonctionnement et des difficultés que rencontrent certains créateurs à trouver du financements pour leurs projets.
Le crowdfunding sous-entend donc l’utilisation de petites quantités de capital à partir d’un grand nombre de personnes pour financer une nouvelle entreprise. Il fait usage de la facilité d’accès de vastes réseaux d’amis, famille et collègues à travers les sites de réseaux sociaux comme Facebook, Twitter et LinkedIn.
Crowdfunding a le potentiel d’augmenter l’esprit d’entreprise en élargissant le bassin d’investisseurs de qui les fonds peuvent être soulevés au-delà du cercle traditionnel des propriétaires, des investisseurs et des parents.
En Haiti, trouver du financement pour une jeune entreprise est un exercice très difficile, puisque les institutions financières ne financent presque pas des startup. Donc, le crowdfunding peut devenir une alternative aux financements institutionnels pour les entrepreneurs Haïtiens. Parallèlement, il faut que l’Etat puisse arriver à établir un cadre légal pour régulariser cette forme de financement.
Parlant d’entrepreneur, la 2ème Edition du salon des entrepreneurs est lancée ce matin a l’Université Quisqueya et continuera de recevoir des participants jusqu’a dimanche. Une initiative de Group Croissance, CEDEL Haïti, Synergie et le Centre d’Entrepreneuriat et d’Innovation (CEI) de l’Université Quisqueya. Le Salon des Entrepreneurs comprendra plusieurs composantes dont : des expositions d’entreprises de la place, des présentations sur divers thèmes liés à l’entrepreneuriat et des présentations des entreprises locales sur leurs activités, produits et services.
D’une manière spécifique, les présentations seront réalisées à travers les différentes catégories: Colloque, Partage d’expériences d’entrepreneurs, Session de mentorat, Présentation spécialisées, Entrepreneuriat social, Entrepreneuriat sectoriel (avec des secteurs comme l’agriculture, la santé, le sport, le tourisme, la construction, la musique, l’environnement, l’éducation et l’énergie). Ce sera donc un espace d’échange et d’apprentissage très intéressant.
C’est quand même un bon signe de voir l’engouement manifesté par les jeunes depuis quelques temps pour l’entrepreneuriat en Haïti, et de voir aussi l’implication de certaines organisations et également le secteur universitaire dans cette démarche. Parallèlement, le Ministère du commerce donne des signaux positifs en ce sens et s’engage à encadrer des jeunes porteurs de projets à partir de son concours de plan d’affaires et son programme d’appui au PME (PAPMEU).
On doit donc continuer à propager dans ce pays cette culture entrepreneuriale, et faire comprendre à nos jeunes qu’ils peuvent eux même prendre des initiatives, développer leur esprit entreprise, au lieu d’attendre indéfiniment un emploi du secteur public ou du secteur privé, dans un pays ou l’emploi est rare, et précaire pour la plupart face à un nombre élevé de chômeur qui ne fait qu’augmenter.
L’Etat haïtien de son cote ne pourra pas fournir des emplois à tout le monde: d’ailleurs il accueille seulement 2% de la masse d’Haïtiens capables de travailler. Les contraintes du secteur privé, elles, sont énormes en termes de couts de transaction. L’option entrepreneuriat est une option très sérieuse pour la fraction de la population voulant se démarquer de ces secteurs des plus essoufflés ces jours ci.
Chiffre pour aujourd’hui: 90%
90% des entreprises haïtiennes sont des très petites entreprises individuelles ou familiales faiblement dotées en capital, spécialisées a 75% dans l’achat et la revente de produits souvent importées selon le rapport préliminaire du recensement des entreprises du Ministère du Commerce.
Etzer Emile, Radio Vision 2000