Opinions divergentes concernant l’impact de la décision de la CARICOM sur l’économie dominicaine… Beaucoup d’inquiétudes pour Haïti..

La décision de la CARICOM (Communauté des Etats de la Caraïbes) de suspendre l’adhésion de la République Dominicaine à l’organisation a fait couler beaucoup d’encres cette semaine dans l’actualité économique régionale.

Des analystes de ce pays ont immédiatement exprimé certaines opinions sur l’impact économique de cette mesure, des opinions, évidemment, divergentes.  Par exemple, le grand quotidien dominicain Listin Diario a rendu public hier matin un article dans lequel le chef du Parti Révolutionnaire Dominicain (PRD), Luis Abinader,  considère que ce rejet des aspirations dominicaines d’adhérer à la CARICOM  pourrait avoir des effets significatifs sur les exportations des produits avicoles dominicains vers la région caribéenne.

Tandis que pour l’économiste dominicain Miguel Ceara Hatton, les impacts de la décision de la CARICOM sur le commerce dominicain ne seront pas vraiment importants pour ce pays mais auront plutôt un effet psychologique de court terme compte tenu de son isolement temporaire.

Le chef du PRD, M. Abinader, a prédit déjà une réduction dans les ventes dominicaines dans le marché caribéen, suite à cette décision de la Cour constitutionnelle qui  nie la nationalité dominicaine aux enfants nés de parents étrangers en transit dans le pays, cette décision qui est très contestée au niveau des pays de la région.

Cette perte du marché des Caraïbes pourrait provoquer une réduction de la capacité de production et de création d’emplois dans l’économie, selon le leader politique dominicain.

 » Il s’agit d’une question extrêmement sensible, car il y a de nombreuses exportations qui vont vers les îles des Caraïbes », a confié le numéro 1 du PRD hier au journal dominicain Listin Diario.
Il a également déclaré que ce barrage commerciale possible est l’une des conséquences naturelles de toutes mesures prises par des gouvernements et institutions qui croient que nous vivons dans un monde isolé et non globalisé.

M. Abinader du PRD a également considéré que la croissance de la RD a été soutenue par ces exportations vers la région, notant toutefois un ralentissement dans les secteurs les plus dynamiques de l’économie dominicaine depuis quelques temps.

Parmi les produits identifiés par le chef du parti révolutionnaire qui ne pourront pas entrer au marché de la CARICOM, notamment le CSME, on trouve les tiges en acier et les produits pharmaceutiques dominicains.

L’Économiste dominicain, Miguel Ceara Hatton, probablement proche du pouvoir, se montre très optimiste et affirme que le rejet de la CARICOM n’aura pas des impacts économiques considérables sur la RD.

 » Sur le plan économique l’impact ne sera pas considérable’’, a-t-il déclaré hier à Listin Diario. Il a soutenu ses déclarations en affirmant que le commerce de la RD avec la CARICOM est plutôt limité et même insignifiant.

Cependant,  Il a averti que la confrontation avec la CARICOM pourrait s’étendre aux pays d’Afrique et du Pacifique qui, probablement, ne sont pas encore bien imbus de la situation actuelle entre la République dominicaine et Haïti.

Il faut dire que cette situation qui se développe entre Haïti et la République Dominicaine est extrêmement délicate et on n’oubliera jamais cette fameuse déclaration d’un professeur égyptien sur RFI qui a eu à dire qu’’’aucun pays ne peut négocier en position de faiblesse’’.  Le gouvernement actuel se trouve vraiment entre l’enclume et le marteau et on est très sceptique sur la capacité de ces autorités à gérer ces crises multidimensionnelles tant internes qu’externes. Tous ces récents développements auront des impacts directs sur l’économie haïtienne et ne feront qu’affecter le niveau de croissance de l’économie, augmenter la pauvreté, l’exclusion sociale et la misère.  Difficile d’avoir un taux de croissance de 4% en 2014 dans un tel contexte aussi inquiétant.

Riphard Serent

 Vision 2000

 

Une pensée sur “Opinions divergentes concernant l’impact de la décision de la CARICOM sur l’économie dominicaine… Beaucoup d’inquiétudes pour Haïti..

  • 29 novembre 2013 à 4:07
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    « aucun pays ne peut negocier en position de faiblesse »completement different du reste de l’article.
    Je crois que l’auteur a mal interpreté la citation du professeur egyptien…

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