La Direction des Études Économiques du ministère de l’économie et des finances (MEF) a organisé en début de semaine au local même dudit ministère une séance de présentation de la situation macroéconomique d’Haïti jusqu’à septembre 2013. Cette présentation a eu lieu dans l’objectif non seulement d’évaluer les résultats mais aussi de statuer sur les différents engagements des bailleurs d’Haïti dans le cadre de leur partenariat avec le gouvernement haïtien en terme d’appui budgétaire.
Cette séance de présentation de la situation macroéconomique d’Haïti au MEF a eu une assistance riche de grands bailleurs et partenaires d’Haïti, notamment les représentants du Fonds Monétaire International (FMI), de la Banque Mondiale, de la Banque Interaméricaine de Développement (BID), de l’Agence Française de Développement, de la Coopération Espagnole, de l’Union Européenne, de l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID), des Ambassades Américaine et du Canada.
Pour renforcer cette présentation sur la situation macroéconomique d’Haïti au cous de l’exercice précédent, de grandes institutions publiques locales et de grandes personnalités publiques étaient présentes, notamment les hauts cadres de l’Administration Générale des Douanes (AGD), de l’Office de Management et des Ressources Humaines (OMRH), du Ministère de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE), de la Direction Générale des impôts (DGI), de la Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement (DINEPA), du Bureau du Ministre délégué chargé de la Sécurité énergétique et les Directeurs Généraux du budget et du Trésor du MEF.
Il faut dire que cette présentation de la situation macroéconomique d’Haïti jusqu’à Septembre 2013 a essentiellement gravité autour de l’évolution du taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) de l’économie qui ne laisse pas percevoir Haïti comme un pays émergent dans les 20 prochaines années. En effet, après avoir renoué avec la croissance en 2011 (5.6%), le taux de croissance du PIB de l’économie est tombé en deçà des attentes, soit à 2.8% en 2012.
Pour l’année 2013, le taux de croissance économique n’est pas encore disponible publiquement, bien que le Premier ministre, dans son discours aux Nations Unies, parlait d’un certain taux questionnable de plus de 4%, un taux qui ne figure pas encore dans les statistiques de l’IHSI. Haïti ne peut logiquement atteindre ce taux et selon toutes probabilités ce taux devrait baisser pour 2013 par rapport à 2012. L’année 2013 n’a pas été vraiment porteuse et décisive pour la croissance pour certains économistes de la capitale.
Entre autre, la situation actuelle de l’économie haïtienne a été présentée avec un ensemble d’indicateurs comme les recettes publiques qui ont enregistré une hausse de 13%, les dépenses totales de 9% et une certaine hausse au niveau des dépenses d’investissement au cours de l’exercice 2012-2013.
Selon les intervenants du MEF, grâce aux efforts et ressources mobilisées, les exportations d’Haïti ont connu une hausse de 19%, les importations ont crû faiblement de 5% et le crédit au secteur privé a enregistré une certaine hausse qui malheureusement ne peut pas encore dynamiser le secteur des affaires en Haïti. En dernier lieu, la diaspora haïtienne ne lâche pas l’économie avec les transferts privés qui ont augmenté de 10% au cours de l’exercice précédent.
Il y a lieu vraiment de s’inquiéter pour 2014 par rapport à ce contexte politique tumultueux et incertain qui empire de semaine en semaine avec les manifestations et les protestations. On attend impatiemment les derniers chiffres sur le taux de croissance économique d’Haïti pour l’année 2013 de l’HSI, de la CEPAL et même du FMI. Ce taux nous donnera une idée claire de l’évolution de l’économie haïtienne cette année et permettra de mieux évaluer la performance du gouvernement Martelly/Lamothe. Mais, ces chiffres, pour sûr, ne vont pas indiquer un processus de relance significative de l’économie haïtienne.
Riphard Serent
Vision 2000
Articles similaires