Haïti-Environnement : La forêt des pins continue de s’embraser

 Les incendies dans la forêt des pins inquiètent à Fond Verrettes surtout au cours du mois d’avril dernier qui a vu pas moins de 70 hectares partir en fumée, constate AlterPresse.

Ces incendies provoqués par l’homme, et qui causent d’importants dégâts, touchent principalement les zones proches du centre de la forêt des pins comme le morne la Selle au voisinage de Gros-Cheval, Matabli, Chemisette ou encore Alcindor.

« Plusieurs membres de la population auraient bien voulu se porter volontaires pour sauver ces terres, mais ils ne sont pas armés pour faire face à des feux aussi importants », affirme Junior Merisca un habitant d’Oriani (localité de Fond Verrettes).

Chaque année des hectares de pins sont incendiés, ce qui diminue considérablement des espaces forestiers. Ceux-ci sont remplacés par des plantations ou des habitations qui à leur tour favorisent une forte érosion, des glissements de sol et des coulées de boue en période de pluies.

Les terres incendiées sont aussi récupérées pour l’élevage des animaux, notamment des porcs qui labourent le sol et détruisent les semences de pins.

En même temps, des espèces d’oiseaux et d’arbres forestiers disparaissent, ainsi que des variétés de fraise sauvage consommée par les habitants de la zone mais aussi très appréciées des touristes.

« C’est un acte malhonnête, incendier continuellement la forêt des pins qui constitue la plus importante couverture forestière de Fond Verrettes », critique Lemoine Pierre Noel, un autre habitant d’Oriani

Le bois de pins gras couramment appelé « bois pins » est l’une des motivations des pyromanes qui vendent ce produit dans les marchés de Port-au-Prince à des ménages qui utilisent le charbon de bois.

La sécheresse et la nécessité de trouver rapidement un moyen de subsistance sont également à l’origine de ces actes.

Mais tout espoir n’est pas perdu, selon plusieurs habitants de Fond Verrettes, qui souhaitent rapidement l’intervention de l’administration du president Michel Martelly.

Une zone incendiée de la forêt peut se régénérer en moins de 4 ans, sans l’intervention de l’homme, c’est pour cela qu’il est important d’interdire l’occupation des terres, affirment des techniciens agricoles.

Il faudrait aussi sécuriser la forêt et renforcer les capacités locales de réponses à ces incendies. (alterpresse.org)