Haïti – Économie : Rapport Quisqueya de la Banque mondiale versus le sommet de l’AEC…

Il faut rappeler que la question du commerce dans la région était dans les discussions au cours de ce sommet de l’AEC, mais n’a pas su attirer l’attention de tous dans la déclaration de Pétion Ville. D’un autre côté, la Banque mondiale (BM), dans son rapport Quisqueya, a indiqué clairement que Haïti ne profite pas de ses relations commerciales avec les autres pays de la région, ce qui n’a pas été révélé au sommet de l’AEC. Plusieurs secteurs ont pointé du doigt les différents gouvernements depuis ces 10 à 15 dernières années qui n’ont jamais eu la velléité et l’intérêt à redynamiser ce secteur en Haïti à travers des politiques publiques stratégiques, un secteur pour lequel nous avons beaucoup de potentialités et d’avantages.

Le Rapport Quisqueya de la BM, qui a été soumis à l’appréciation de certains économistes et étudiants de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH), analyse les perspectives de croissance et de réduction de la pauvreté entre Haïti et la République Dominicaine, tout en présentant quelques éléments de comparaison entre les deux pays. Il y a effectivement beaucoup de similarités entre les deux pays, mais une forte divergence en matière de croissance économique, ont indiqué les experts de la Banque du monde.

S’intéressant surtout à la performance économique des deux pays, le Rapport Quisqueya a mis l’emphase sur les mesures drastiques à adopter par le gouvernement haïtien en vue de permettre à Haïti de profiter au maximum de ses relations commerciales avec la République Dominicaine.

Selon la Banque mondiale, la République voisine a presque épuisé tout son potentiel de relation commerciale d’exportation, contrairement à Haïti, où ce potentiel n’est pas exploité par les gouvernements. Dans son commentaire, un économiste à la Banque mondiale, Evans Jadotte, a indiqué qu' »Haïti doit améliorer sa compétitivité pour profiter des avantages économiques du commerce international ».

Le Rapport Quisqueya a décrypté les faiblesses commerciales d’Haïti et entend ouvrir également à l’avenir la voie à un nouveau projet de renforcement de la gouvernance dans le pays, des plus critique dans la région. Ce projet, qui aura pour titre «faciliter des échanges», devra se focaliser sur les relations commerciales entre Haïti et la République dominicaine, selon ce qu’ a confié M. Evans Jadotte, économiste à la BM.

Il faut dire que sur cette question, toujours selon M. Jadotte, la Banque mondiale est déjà entrée en pourparlers avec les responsables du ministère du commerce et de l’industrie et ceux du ministère de l’économie et des finances.

Certains analystes croient qu’il n’y a plus lieu de comparer Haïti à la République Dominicaine dont le produit intérieur brut (PIB) est plus de 6 fois plus grand que le notre. Comparant les deux pays, le Rapport Quisqueya nous montre clairement également que les différences sont aussi visibles à plusieurs autres niveaux: la qualité des ressources humaines, les infrastructures, la qualité de la gouvernance, la stabilité politique et macroéconomique.Il y a aussi un facteur plus subtil non noté par ce rapport: le fait historique que le dominicain moyen aime beaucoup plus son pays que l’haïtien moyen à cause de la situation économique difficile du pays . Aussi, le niveau de corruption est de loin beaucoup plus élevé en Haïti que celui en République voisine. Des éléments qui expliquent des faiblesses énormes d’Haïti par rapport à la République Dominicaine (RD).

Avec des taux de croissance qui n’atteignent pas même 3% par an, Haïti est très loin de rattraper la RD et de devenir un pays émergent comme le prône l’administration Martelly/Lamothe actuelle.