Haïti-Environnement : Agir et aller dans la bonne direction, deux enjeux à considérer par le gouvernement
Alors que débute la saison des pluies 2013, les promesses du gouvernement haïtien sur l’amélioration de l’état de l’environnement n’ont toujours pas été transposées en actes, indique l’ingénieur agronome Jean André Victor, président du parti libéral haïtien (Plh), dans une interview à AlterPresse.
L’une des premières actions, que les gouvernants devraient poser en donnant la priorité à l’environnement, devrait être de « prendre des dispositions urgentes et rapides pour freiner la dégradation de l’environnement. [Malheureusement], ils ne l’ont pas fait », déplore l’expert en droit de l’environnement Jean André Victor.
Lors de son discours traditionnel du jour de l’an (le 1er janvier 2013), le président de la république Joseph Michel Martelly a décrété l’année 2013 « année de l’environnement ».
Le temps est trop court pour commencer à parler d’avancées dans le domaine de l’environnement, souligne Victor qui reproche aux responsables de ne pas prendre en compte le plan d’action pour l’environnement, élaboré en 2000 pour une période de 15 ans.
Cette négligence, liée à l’absence d’une politique globale de la gestion environnementale clairement exprimée, laissent croire « qu’ils ne sont pas sur la bonne voie », estime l’ingénieur agronome.
Le reboisement reste le principal crédo des autorités.
Or, cette activité consiste essentiellement à planter des arbres. Ce qui n’a pas toujours d’impacts sur la conservation de l’eau, du sol, voire contre l’érosion.
Pour cela, l’ingénieur agronome préconise une chaîne d’actions nécessaires et complémentaires dans le cadre des interventions sur l’environnement.
Parmi celles-ci, figurent l’agroforesterie – qui consiste à cultiver la terre sans abattre les arbres présents dans l’espace cultivable -, la culture d’arbres fruitiers pour leurs fruits, la culture associée – qui est une utilisation de l’arbre comme récolte – et la création d’espace vert ou l’utilisation des arbres comme loisir.
Étant la reconstitution de forêts ou la création de forêts, la reforestation présente un grand avantage en permettant d’assurer la production (de produits consommables), la protection (du sol et de toutes les formes de vie) puis la création (d’espaces verts).
Mais la nudité des mornes et la disparition des arbres à la Forêt des pins (département de l’Ouest) et à Macaya (Sud) démontrent « qu’on n’a rien réussi en matière de reforestation », selon les propos de l’ingénieur agronome Jean André Victor. (altrepresse.org)
slt