Haïti-Insécurité : Terreur à Delmas 2 et ses environs, où les bandits de la « base 117 » ont repris du service
Plusieurs bandits, lourdement armés, de la base 117 ont rançonné et terrorisé la population, notamment des chauffeurs de voitures et des passagers à Delmas 2 et ses environs, ce mercredi 27 février 2013, selon plusieurs habitantes et habitants de la zone interrogés par AlterPresse.
Suite à cette opération de terreur, les voitures venant de Carrefour Péan (vers la direction nord-est / nord-ouest de la capitale) ont été bloquées, rapporte une habitante de la zone sous couvert d’anonymat.
Ce matin 27 février, les activités du commerce formel et informel ont été totalement paralysées à Delmas 2 par ces bandits, indique-t-elle, rappelant que ce phénomène de blocage persiste depuis des semaines.
Depuis quelques temps, Delmas 2, 4 et 6, Rue Saint Martin, Carrefour Péan et d’autres zones sont pratiquement contrôlées par ces bandits qui terrorisent en permanence la population.
Sur leur passage, même les chiens qui aboient sont automatiquement exécutés, selon des témoignages obtenus par AlterPresse.
Des exécutions systématiques, des vols et viols font partie des actes déjà commis par les membres de ce gang.
Récemment, des viols auraient été perpétrés par la base 117 contre des fillettes et des jeunes filles qui participaient à une veille de nuit à l’église méthodiste de Delmas 2. Un acte, qui avait soulevé la colère de la population.
Suite à un coup de filet, plus d’une soixantaine de présumés bandits de la base 117 ont été arrêtés par la Police nationale d’Haïti (Pnh) en janvier 2013.
Cette opération n’a pas résolu, pour autant, la situation d’insécurité dans la zone, parce que la solution n’est pas seulement une affaire de répression, reconnaît le porte-parole de la Pnh, Frantz Lerebours, dans une interview accordée à AlterPresse.
Le problème est plus profond, ajoute-t-il.
En dépit de la présence permanente de la police dans ces endroits instables, l’éparpillement de ces bandits – qui ne se fixent pas dans un bâtiment, ni aucun lieu précis – complique la tâche de la police, fait-il remarquer.
« La situation n’est pas vraiment différente de celle d’avant » l’opération de janvier 2013, indique le porte-parole, sans donner d’autres détails.
Le mardi 26 février 2013, les bandits de la base 117 ont perturbé les activités scolaires au lycée Daniel Fignolé, situé à Delmas 2, par des tirs nourris, déplore une habitante de la zone.
Dimanche dernier 24 février 2013, un jeune aurait été tué par ces bandits, rapporte-t-elle.
En janvier 2013, un pasteur de l’église par la foi aurait été, entre autres, victime de la Base 117.
Par suite de représailles, les gens de la zone ont peur de manifester contre ces bandits qui sèment le deuil dans la population, reconnaît cette habitante.
Ces bandits refont surface pour de plus belle, continuent de se plaindre des habitantes et habitants de la zone appelant au secours de la Pnh et des autres autorités concernées.
Inquiétude dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince
L’activité des gangs armés dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince reste sporadique et incontrôlable.
En plus de Delmas, les bandits font la loi dans les zones sud de la capitale, à Carrefour Feuilles, comme à Martissant, puis retombent d’eux-mêmes dans une brève léthargie, avant de reprendre du service.
Cette réalité n’enraye toutefois pas la crainte permanente des habitantes et habitants de ces quartiers, qui, pour la plupart, déménagent un temps chez un proche, comme pour attendre la fin d’un cyclone.
Il faut dire que les crimes commis marquent souvent intensément les esprits.
Les corps découverts sont parfois dépecés par endroits, voire mutilés, ravivant des imaginaires empreints de rituels d’un autre temps. (alterpresse.org)