Haïti/Économie : Nouveau support de la BID pour la période post-Sandy, 17,5 millions
Le gouvernement haïtien continue de multiplier timidement ses rencontres avec des bailleurs et organisations internationales dans une perspective d’apporter une réponse aux dégâts causés par l’ouragan Sandy. En effet, après leur rencontre avec des experts de la FAO, les autorités haïtiennes ont rencontré récemment des représentants de la BID et convenu de concentrer l’aide, sur la reconstruction des infrastructures de transport, la revitalisation de l’agriculture et le renforcement des berges.
Après cette rencontre, la Banque Interaméricaine de Développement (BID) se dit engager à fournir une aide financière au Gouvernement d’Haïti, pour qu’il puisse commencer à récupérer des dommages causés par le passage de Sandy.
À cet effet, la BID prévoit approuver une subvention de 17,5 millions de dollars avant la fin de l’année, pour aider le gouvernement à financer la reconstruction des routes et des ponts emportés par les inondations et revitaliser le secteur agricole qui a été durement touché, en particulier dans le Sud d’Haïti.
Parlant de revitalisation du secteur agricole après le passage de Sandy, il faut rappeler que la semaine dernière, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Gouvernement d’Haïti, ont déclaré avoir besoin de 74 millions de dollars américains ou 3 milliards 108 millions de gourdes au cours des 12 prochains mois pour relever le secteur agricole après le passage de Sandy et de Isaac. Si on fait une petite analyse, la subvention de la BID pour la reconstruction des routes et des ponts et pour le secteur agricole ne représente même pas 25% de ce que réclament le gouvernement et la FAO pour le secteur agricole seulement.
Il a été convenu de rediriger les ressources des projets agricoles financés par la BID, pour soutenir les efforts du Gouvernement et aider les communautés rurales dans les zones les plus affectées. Il faut dire que les autorités haïtiennes sont en train d’évaluer les besoins pour la replantation des cultures perdues et d’autres tâches urgentes. Elles donneront également la priorité aux travaux publics pour réduire l’érosion et les inondations dans les principaux bassins versants.
Lors de cette rencontre, la BID et le gouvernement haïtien, ont profité pour conclure des ententes sur le nouveau financement pour l’année 2013. Au niveau de son porte feuille, la BID prévoit de fournir jusqu’à 200 millions de dollars américains en subventions pour le soutien budgétaire et les projets d’investissement dans l’agriculture, l’éducation, l’énergie, les transports, l’eau et l’assainissement et le développement du secteur privé.
Les aides internationales ne manquent pas pour soutenir Haïti dans sa quête de reconstruction après toutes les catastrophes naturelles de ces dernières années, mais il y a malheureusement un manque de vision pour ce pays, en vue de profiter pleinement de ces aides. Et puis, c’est la bureaucratie internationale qui bénéficie le plus de ces flux d’assistance. C’est à se demander des fois si Haïti a vraiment besoin ce type de support car les résultats ne sont pas au rendez vous après l’implémentation de ces projets des plus questionnables.
Il faut beaucoup plus de sérieux dans la gestion des aides internationales et des plans stratégiques visant à nous éloigner de plus en plus de l’assistanat qui hypothèque véritablement notre autonomie et souveraineté nationale.
Riphard Serent
Vision 2000