Monde-Invention: Des ingénieurs britanniques transforment l’air en pétrole
«C’est trop beau pour être vrai, mais c’est vrai», s’enthousiasme Tim Fox, chef du département énergie et environnement à l’Institution of Mechanical Engineers de Londres.Des ingénieurs ont réussi à produire du pétrole de synthèse en utilisant uniquement l’air et l’électricité, rapporte The Independent.
The Telegraph explique le fonctionnement de ce nouveau procédé. Cette technologie capte le dioxyde de carbone se trouvant dans l’air avant de le mélanger à de l’hydroxyde de sodium. Ce mélange crée du carbonate de sodium qui après un procédé d’électrolyse se transforme en dioxyde de carbone pur. De l’hydrogène est produit grâce au même procédé d’électrolyse appliqué à de l’eau captée grâce à un déshumidificateur. L’hydrogène et le dioxyde de carbone sont ensuite mélangés pour produire du méthanol qui une fois passé dans un catalyseur se transforme en essence.
Cette essence de synthèse est compatible avec n’importe quelle voiture sans qu’il y ait besoin d’effectuer la moindre modification du moteur. De plus, cette essence pourrait être produite sans la moindre émission de carbone «si des énergies renouvelables sont utilisées pour fournir l’électricité», note The Telegraph.
Une fois le procédé adapté à une cadence de production industrielle, les bénéfices pour l’économie britannique pourraient s’avérer énormes, déclare Peter Harrison, le chef de l’entreprise ayant créé le nouveau carburant, à The Independent:
«Nous devons avoir comme objectif une opération à l’échelle d’une raffinerie d’ici quinze ans. Le défi est de s’assurer que le Royaume-Uni est en bonne position pour mettre en place et établir toutes les procédures de fabrication que cette technologie requiert. Vous avez de quoi changer l’économie d’un pays si vous pouvez produire votre propre essence.»
Même si les coûts de production sont pour l’instant trop importants pour concurrencer ceux du pétrole, The Independent rappelle que les prix des nouvelles technologies sont toujours exorbitants à leur lancement puis finissent par «chuter radicalement» après plusieurs années d’exploitation.
Peter Harrison est confiant quant à la compétitivité de son produit face à un pétrole traditionnel qui finira par devenir inabordable:
«Vous êtes sur un marché où la seule perspective est la montée des prix du pétrole fossile. A un certain point, les courbes se croiseront et notre essence deviendra moins cher.»