Haïti/Guerre de l’Indépendance: Bois-Caïman, On s’en souvient

CÉRÉMONIE VODOU EN 1791.

LE CONGRÈS HISTORIQUE VODOU DE LIBÉRATION QUI EUT LIEU DANS LA NUIT DU 13 AU 14 AOUT 1791 PAR LES ESCLAVES DE SAINT-DOMINGUE. ÉTUDIONS AVEC LES YEUX D’UN INITIÉ VODOU SA VRAIE SIGNIFICATION, SA PORTÉE HUMANITAIRE ET SPIRITUELLE AU PEUPLE DE LA TERRE. 

Après trois cents ans et demi, divisés, désorganisés et arrachés de force de leur sol natal, pour assurer par leur sang et leurs sieurs le développement de l’occident chrétien, nos grands parents Africains, tournèrent leur regard vers leur Dieu d’origine, l’implorèrent en lui sollicitant son aide pour briser les chaines esclavagistes dont ils furent pieds et mains liés.

Cependant, peut-on parler de ce Fameux Congrès Vodou de Libération, et ne pas mentionner les principaux précurseurs qui y facilitèrent sa tenue?

Le fameux Congrès Vodou de Libération qui eut lieu dans la nuit du 13 au 14 août 1791, ne put s’y tenir sans la détermination des différents Empereurs, qui, manifestèrent dès leur arrivée à Saint-Domingue, leur désaccord contre le système esclavagiste en se faisant marrons. Ces grands Maitres profitèrent de leur statut de marrons pour rassembler leurs frères et soeurs leur montrer la nécessité de se débarrasser de ce système inhumain en réunissant autour de leur foi vaudou, seule voie, qui, les conduirait vers la libération totale. Nous voulons parler d’abord, des autochtones qui étaient sur place, Caronabo roi de la Maguana et époux de la Reine Anacaona, Nytaino Guarocuya, frère de la Reine Anacaona, qui, furent lâchement assassiné par Nicolas Ovando, représentant de la reine Isabelle d’Espagne, tristement célèbre dans l’histoire du génocide de la communauté d’indienne de l’île Quisqueya. Cacique Henry quatorze ans de résistance, le premier marron qui eut été indépendant avec sa famille et ses camarades de lutte, face aux envahisseurs espagnols. Ensuite, figurèrent les Padréjean, Romaine la Prophetesse, Plymouth, Polidor, François Makandal ce dernier passa dix huit ans de résistance, seul parmi les Empereurs, chefs de bandes maronnes qui, fut conçu le plan de libérer totalement le nord et le nord’ouest de Saint-Domingue du système esclavagiste.

L’Empereur Makandal, à l’occasion d’une réunion avec ses partisans, prophétisa ainsi, d’après Jean Fouchard dans son livre, les Marrons de la Liberté <<Un jour, à l’occasion d’une grande réunion avec ses partisans, il se fit apporter un vase plein d’eau, où il y mit trois mouchoirs, un jaune, un blanc, un noir. Il tira d’abord le jaune: voilà les habitants de Saint-Domingue, ils étaient jaunes. Voilà les habitants actuels, il montrait le mouchoir blanc. Voilà, enfin, ceux qui resteront maitres de l’île, c’est le mouchoir noir>> selon les anciens et les Loas, L’Empereur Makandal admettait qu’il ne verrait pas physiquement cette prise de possession des terres de Saint-Domingue par les siens à la faveur d’une lutte pour la liberté dans la dignité. Effectivement, à la suite d’une trahison, l’Empereur Makandal fut exécuté. Mais quelques temps plus tard, soit quinze ans après, il a été remplacé par l’Empereur Boukman, accompagné des Grands Maitres suivants: Empereurs, Makaya, Caïma, Halaou, Hyacinthe, Colas Jambe Coupé et la Mambo Cécile Fatiman etc…, eux tous, ils entreprirent une véritable campagne de rassemblement auprès de différents chefs de bandes marronnes afin de former un bloc autour de leur foi vodou pour demander à leur Dieu, quelle direction adoptée pour aboutir au renversement total du système esclavagiste de Saint-Domingue.

Après l’exécution de l’Empereur Makandal, la lutte continua, dans la nuit du 13 au 14 aout 1791, les Empereurs, Houngans, Mambos se réunirent sous la présidence de l’Empereur Boukman, dans un lieu situé entre Limbé et le Cap-Français pour signer un pacte avec les Loas pour la libération totale en vue de renverser l’édifice de l’injustice implanté par l’occident à Saint-Domingue. Notez qu’à cette époque, cette place était touffue et isolée, ce qui facilita la tenue de la cérémonie vodou de libération d’une telle envergure. Les Empereurs furent bien étudiés la sécurité des lieux pendant plusieurs années, afin de détourner les interventions fréquentes de l’armée coloniale qui ne fut jamais cessée d’être à leur trousse de 1503 à novembre 1803.

Cependant, les spécialistes vodou, Sociologues, Ethnologues, Historiens, Conférenciers Haïtiens et Étrangers qui écrivent sur notre foi vodou sans consulter les Grands Maitres qui détienne la clé de la sagesse vodou dont ils ont le privilège de conduire la destinée selon les instructions de OLOHOUM, les LOAS et les ANCIENS décident de nous définir n’importe comment, selon leur vision mesquine et sans respect pour notre MODE DE VIE, qu’est le VODOU. Le Vodou qui représente un MODE DE VIE pour nous, initiés et vodouisants Ayisyen, est l’outil avec lequel les Empereurs Houngans, Mambos furent démolis l’ordre colonial esclavagiste établissait par l’occident chrétien à Saint-Domingue. La célébration de la victoire finale le premier janvier 1804, envoyait un signal clair, particulièrement aux restes des Antilles, aux Amériques esclavagistes et à l’humanité toute entière, que, les nègres de Saint-Domingue ont donné dans la dignité, une leçon de liberté et de démocrate aux belligérants qui, sous la force des armes, violent les droits des peuples.

PEUT-ON APPELER CE FAMEUX CONGRÈS DE LIBÉRATION VODOU <<BOIS CAÏMAN>> COMME LE FONT CES SPÉCIALISTES ET CONFÉRENCIERS VODOU?

Allons sur le terrain, questionnons les Grands Maitres et écoutons les Loas pour savoir de quoi il s’agit vraiement. D’après le Grand Maitre, Houngan, Gustave Augustin du Temple vodou Nago au Cap Haïtien, il a fait l’honneur à la FÉNAVOH (Fédération Nationale des vodouisants Ayisyen), qui s’y était rendue dans cette ville historique, sous l’invitation de ce Temple, à l’occasion de la visite du représentant vodou au Bénin, Grand Maitre Houngan Sossa Guédé Houngué en Ayiti, sous l’invitation de la FÉNAVOH, nous avons été sur ces lieux mystico historiques pour une consultation. Houngan Gustave Augustin , en tant que sédentaire du Cap, n’a pas pu trouver une localité de la zone qui s’appelle <<Bois Caïman>>. Non seulement, il n’y a aucune qui porte un tel nom dans la zone, il n’y a non plus aucune cérémonie, aucun rite dans le vodou Ayisyen connu sous cette dénomination <<Bois Caïman>>. Ensuite, ces spécialistes vodou n’ayant pas pu prouver géographiquement la localité qui porte  ce nom <<Bois Caïman>>, déclarent plus tard, que, cette cérémonie eut lieu maintenant chez un certain Imam et son lieu de cérémonie devient cette fois <<Bois Kay Imam>>. Ainsi, Bois Caïman, déformé avec le temps et est devenu <<Bois Caïman>>. Ce local serait le lieu où le Fameux Congrès Vodou de Libération aurait été tenue. Ils ajoutent, ces spécialistes et conférenciers vodou que l’Empereur Boukman était aussi musulman.

 

Le code noir, faisant de l’esclave une chose ou un meuble à la disposition de ses maitres, il n’y a aucun article qui accorde le droit de propriété privé aux esclaves. Nous comprenons mal qu’un certain anonyme, inventé par ces spécialistes vodou qui voudraient donner une couleur islamique à notre Fameux Congrès Vodou de Libération, créant une propriété fictive entre Limbé et le Cap-Français appartenant à un certain Imam, privé de nom propre. Or, tous les Empereurs chefs de bandes marronnes qui furent à l’avant garde de la tenue de ce Fameux Congrès Vodou de Libération sont connus de tous les historiens respectables et respectés.

Comment se fait-il, la personnalité du propriétaire connu sous le nom de Kay Imam demeure inconnu de tous? N’ayant trouvé aucune localité de la zone portant le nom <<Bois Caïman>>, ces spécialistes et conférenciers vodou arrivent mêmes à faire de l’Empereur Boukman, principal responsable de la tenue du Fameux Congrès Vodou de Libération un <<Homme de foi musulmane>>. Comme si, un  »Homme de Foi Vodou » n’est pas habilité à présider un tel Congrès, qui a pour mobile la libération de tout un peuple croupi dans un système esclavagiste abjecte et rejeté par toute une génération d’Hommes et de Femmes de FOI VODOU, alimenté par le christianisme.

Cécile Fatiman, mambo, invitée d’honneur de cette cérémonie, vécut au Cap jusqu’à l’âge de cent douze ans, en pleine possession de ces facultés a fait une description claire et nette de ce Fameux COngrès Vodou de Libération au niveau sacré.

a)-   La  prière  adressée  en  la  circonstance  par  l’Empereur  Boukman.

 »Le bon Dieu qui a fait le soleil qui nous éclaire là haut, qui soulève la mer et fait gronder le tonnerre, écoute bien. Vous autres, ce bon dieu là caché dans un nuage, nous regarde. Il voit ce que font les blancs. Le Dieu des blancs demande le crime, le nôtre veut des bienfaits. Mais ce dieu qui est si bon, vous ordonne la vengeance! Il dirige nos bras, il nous assistera. Jetez l’image du dieu des blancs qui a soif nos larmes, et écoutez la liberté qui parle à nos coeurs … »

b)- L’offrande consacrée à cette cérémonie est un cochon, et au cours de cette cérémonie, il a été décidé, selon les instructions des Loas, de distribuer son sang sacré, aux initiés en signe de pacte avec les Loas. Comme, le sang de mouton, qui, d’après la Bible des Hébreux et des chrétiens décrivant l’histoire des Hébreux, a été bu, passé sous la porte de chaque israélite et sa chair consommée avec le sang, à l’époque de leur cérémonie consacrant leur départ de l’Egypte. Bien que ce départ, n’aie jamais été confirmé par aucun document historique d’Égypte, de la manière dont il est présenté dans les films Américains et dans l’histoire de la Bible des Hébreux.

ANALYSONS-

           L’empereur Boukman, d’après ces spécialistes et conférenciers vodou, serait un musulman. Cependant, la prière sortie de la bouche de cet initié ne révèle en aucune phase des traits qui indiquent, qu’il s’agissait d’un musulman qui parla. D’ailleurs, dans toute la facette de cette prière, il n’y a aucun élément qui rappelle au lecteur que cette prière est de nature musulmane et fut dite par un homme de foi musulmane.

–          L’offrande consacrée à cette cérémonie n’est admise ni dans la foi musulmane ni dans les services religieux des musulmans, et elle n’est pas non plus consommée par ces derniers ni dans leur quotidien ni à l’occasion de leur fameuse fête les  »Ramadan ». Est-ce que, c’est par ignorance ou pour démontrer que le vodou n’est pas en mesure d’assurer la libération de son peuple? Comme ils ne peuvent pas nier que, cette libération a été conduite par les nègres d’Afrique noire, mais pour diminuer la foi de cette génération de Femme et d’Hommes de foi vodou, ils on remplacé leur foi vodou, par une foi étrangère, qui, n’a aucun rapport avec la réalité de notre vie de peuple, nos traditions, nos ancêtres. Dans l’intention de diminuer la valeur sacrée vodou sur laquelle la victoire de VERTIÈRE s’est enracinée, ils pensent pouvoir détourner l’esprit de cette guerre vodou menée par des Femmes et des Hommes de foi vodou. Cependant, ils ignorent que le vodou Ayisyen est pris en charge par ses propres filles  et fils depuis plus de vingt ans pour prouver le contraire, qu’Ayiti est un PAYS VODOU et le peuple Ayisyen est un PEUPLE VODOU.

– Nous ne pouvons pas ignorer, que, l’islam a pénétré pacifiquement en Afrique noire, aux environs du dixième siècle, et c’était qu’à cette époque, les Arabes Musulmans débutèrent le trafic des nègres. Enfin au quatorzième siècle, sous la bénédiction de l’Église catholique, l’occident a ouvert officiellement le commerce des négriers, mit l’Afrique noire à genou, et commença à déporter nos grands parents à destination d’Amérique et des Antilles en qualité d’esclaves. Il y avait, bien sur, des Africains qui furent éduqués par des Arabes et apprirent les abc du Coran. Mais à aucun moment, aucun spécialiste vodou ne soit en mesure de démontrer historiquement que cette foi musulmane a été utilisée à la quête d’une quelconque libération esclavagiste à Saint-Domingue.

CE FAMEUX CONGRÈS VODOU DE LIBÉRATION AU COURS DE LAQUELLE EUT LIEU LA CÉRÉMONIE VODOU DANS LA NUIT 13 AU 14 AOUT 1791 DONT NOUS PARLONS, SOUS QUEL RITE FUT-ELLE DÉROULÉE ET QUELLE EST SA PORTÉE ET SA CONTRIBUTION MONDIALE?

La cérémonie vodou qui eut lieu à l’occasion de ce Fameux Congrès Vodou de Libération ne saurait être réalisé sous un rite doux. Car, les circonstances du moment nécessitèrent l’invocation des Loas qui ne reculèrent pas devant les armes qui crachèrent le feu. Ainsi, les Empereurs de l’époque, furent utilisés le rite kimanga, inspiré des différents Grands Maitres tels que : Makandal, Caïman, Makaya, Boukman etc.. et plus tard, il portera le nom de Makaya, dans le secteur des sociétés secrètes et discrètes, connus suivants leurs ordres spirituels sous les vocables: Champwèl, Bizango, Makanda. Les Grands Maitres appellent ce rite, rite de guerre dont l’objectif final, était de conduire les esclaves de Saint-Domingue à la libération totale par la victoire historique de dix huit novembre mille huit cents trois dont VERTIÈRE a eu le privilège d’en être le théâtre.

CETTE CÉRÉMONIE MAKAYA REVÊT TROIS GRANDS ASPECTS

a)- C’était pour la première fois, dans l’univers colonialisme en Amérique et aux Antilles, des pays et Tribus d’Afrique débarqués de force à Saint Domingue, furent réunis autour de leur foi, pour chercher une réponse historique contre ce régime colonial esclavagiste qui faisait négativement tâche d’huile au niveau de ce continent au dix huitième siècle. Dans le but de tracer un exemple à l’occident chrétien, esclavagiste, miné par la division ou les uns cherchaient à se libérer du fardeau de la royauté, pendant que d’autres y tenaient encore. Les vaudouisants de Saint-Domingue venant des pays et tribus différents d’Afrique noire conjuguèrent leurs forces pour sortir dans un consensus, une résolution contre ce système inhumain.

Cette démarche entreprise par les nègres de Saint-Domingue, représente la première initiative humanitaire qui, servira plus tard à l’occident chrétien de modèle à la recherche de la paix sociale et des droits des peuples dans des guerres fratricides qui le déchireront plus tard. Après la première et la deuxième guerre mondiale, ils (les occidentaux) fondèrent dans un premier temps la SDN (Société des Nations) celle-ci ayant été échouée dans sa tâche de faire la paix, restait impuissante face au déclenchement de la deuxième guerre mondiale. Toujours dans la vocation de construire la paix mondiale, ils ont décidé de donner naissance à d’autres organismes de cette nature telles que: ‘ONU (Organisation des Nations Unies), L’OTANT et l’Union Européenne. Les nègres de Saint-Domingue furent les premiers à initier une telle démarche, dont, sa mission consiste au fil des siècles, à stabiliser la sécurité de la planète entière au service de l’humain.

b)- Sortant des rites et des initiations différents, les nègres de Saint-Domingue fusionnèrent leur foi en une foi unique pour donner naissance à la FOI VODOU AYISYEN, en vue de déclarer à l’occident  chrétien une GUERRE VODOU dans l’espoir de bâtir un PAYS VODOU. Cependant, après la célébration de la victoire historique du premier janvier 1804, les nouveaux chefs politiques de la nouvelle nation de concert avec le christianisme Haïtien ont retourné leurs armes contre le vodou Ayisyen, outil avec lequel, Les Empereurs, Hougans et Mambos utilisèrent pour déraciner définitivement l’esclavage sur le sol de Saint-Domingue. Ces personnalités politiques et religieuses, nouvellement investies des pouvoirs de la nouvelle nation, commencent à fabriquer des décrets, officiellement approuvés par les différentes chambres législatives qui s’y succèdent des présidents Pétion aux Duvalier, contre l’exercice de notre FOI VODOU en vue de l’éliminer, le bannir et l’interdire comme élément d’expression d’un PEUPLE VODOU qui avait le plan de bâtir une Nation Vodou après douze ans d’une Guerre Vodou menée selon notre Foi et notre Conviction Vodou.

c)- Le geste sacré de l’Empereur Boukman de jeter au feu l’image du Dieu des blancs, le Dieu esclavagiste traduit d’abord le refus de nos grands parents de continuer à attendre une quelconque délivrance de ce Dieu chrétien et ensuite l’échec du christianisme de nous tenir perpétuellement esclaves en nous prêchant une évangile de soumission et de résignation sous le regard d’un bon Dieu bon qui nous conduit selon ses caprices soit en enfer si nous nous faisons marrons soit au ciel si nous nous comportons en bons chrétiens esclaves.

MAIS APRÈS DEUX CENTS DIX NEUF ANS D’INDÉPENDANE, DE PERSÉCUTIONS SYSTÉMATIQUES MENÉES DIRECTEMENT PAR LE CHRISTIANISME HAÏTIEN, LÉGALEMENT AUTORISÉE PAR LES DIFFÉRENTS PRÉSIDENTS ET GOUVERNEMENTS HAÏTIENS NOMMÉS DANS LE PAYS, OÙ EST-CE QUE LE SECTEUR VODOU AYISYEN EN EST PRÉSENTEMENT?

A la proche de deux cents ans de notre indépendance, Ayiti devient le théâtre de revendications dans tous les secteurs et à tous les niveaux: politiques, économiques, sociales, culturelles, religieuses à l’occasion du départ forcé des Duvalier en 1986. Profitant de cette circonstance, le secteur vodou sort de son marronage pour présenter lui aussi ses griefs à cette nouvelle ère démocratique engagée par les différentes couches sociales du pays. D’ailleurs pour déclencher les manisfestations politiques contre Duvalier fils, les Grands lakou ont été sollicités. Des organisations vodou prennent naissance et ont donné le coup d’envoie à une véritable lutte pacifique à la recherche de leurs droits. Aussi, des organisations vodou telles que:  Zantray de l’Empereur Hérard Simon et du Houngan Dany Danache, Bordé Nationale du Houngan Max Beauvoir (Ati Nationale), Aloumendja des Houngans Jean Lionel Bouzy et Roland Voltaire, Minokan des Houngans Alexandre Abraham, André Jean, Yves Jean et Drivé, Vodoudjohoun des Houngans Jean Saurel Francillon et Gustave André, Fleurs Acacia de l’Empereur Dieumerant Théodore (yoyo Arcahaie), de L’Empereur Evens Jean Baptiste de Marchand Dessalines, pour une meilleure gestion de leurs revendications. Elle se transforment en Fédération puis en Institution religieuse pour mieux canaliser les acquis récoltés des différentes démarches depuis 1987.

Ainsi, le 30 avril 2001 les vodouisants Ayisyen après le congrès des premier, deux, trois mai 1998 à l’Hotel Christopher ont donné naissance à l’Église vodou d’Ayiti inscrite au ministère des cultes et enregistrée au numéro SA/CU0011 avec le droit d’assurer les services religieux et sociaux aux vodouisants Ayisyen et étrangers au même titre que toutes les autres religions étrangères acceptées en Ayiti. Nous n’avons pas été arrachés de l’Afrique noire, notre sol natal en citoyens libres en vue de bâtir une génération de femmes et d’hommes nantis de savoir académique, loin de là, notre déportation forcée nous transforma au contraire en de véritables bêtes de champs pour développer l’occident en y apportant une nouvelle qualité de vie à son peuple. Pour y arriver, l’occident a remplacé notre Foi Vodou, par une foi importée, la foi chrétienne dénaturée et étrangère à notre Mode de Vie, Diabolisé notre Dieu, nos Loas, nos Gads, nos Lieux Sacrés et nos Ancêtres à la couleur du Diable occidental (son fameux Lucifer) dont, son plan consiste à les exclure totalement de notre mental. Ainsi, nos Grandes Femmes et nos Grands Hommes de foi vodou deviendront des Malfaiteurs, Sorciers, Bocors, Mambos et Houngans à deux mains telles sont les images présentées par les colonisateurs européens, les films américains, anglais, les prêcheurs chrétiens et les spécialistes vodou pour justifier en bonne conscience leurs persécutions dont nous sommes l’objet depuis plus que cinq cents ans par le christianisme colonial d’une part et le christianisme de la nouvelle nation à deux branches, chrétiens catholiques et chrétiens protestants. Cependant à partir de 1998, une nouvelle génération de Femmes et d’Hommes de foi vodou a pris naissance avec pour mission de retourner aux pieds de nos Ancêtres pour adorer mentalement, culturellement et spirituellement notre Vrai Dieu OLOHOUM, nos Loas, d’après la tradition des Anciens pour atteindre le développement de notre pays, selon notre foi et notre conviction, dont le vodou est porteur depuis la genèse de l’humanité grâce à laquelle nos Grands Parents furent bâtis la Première Civilisation Nègre en Afrique noire.

Pour y arriver, il faut construire une jeunesse vodou nantis non seulement de savoir académique (Écoles pré-scolaire, primaires, secondaires, universitaires, polytechniques, professionnelles et théologiques) mais aussi attachée aux valeurs historiques et spirituelle de nos Ancêtres. Car nous ne pouvons pas continuer à les ignorer et rentrer inconsciemment dans la logique de l’occident chrétien et des spécialistes vodou qui les classent selon la vision occidentale dans les catégories de tout ce qui ne révèle pas de la foi chrétienne est mauvais. Leur plan c’est de criminaliser nos héros de la foi vodou (Houngans, Mambos, Empereurs et vodouisants), porteurs du flambeau de la liberté et de la dignité à l’humanité toute entière par la victoire de Vertière en novembre 1803, afin qu’ils ne demeurent pas aux yeux de nos enfants et des autres peuples de la terre opprimés comme nous, un modèle à suivre.

 

Mais  malheureusement,  ils  ne  peuvent  pas  passer  longtemps  à mentir  en  classant  notre  histoire  sacrée  de  peuple  libre  dans  l’obscurité totale.  Le  Houngan,  Professeur  Wesner  Morency  fondateur  de  l’Église  vodou d’Ayiti   les  a  clairement  dénoncés  en  disant :  «  Le  vodou  est  une  religion vécut  dans  la  nuit,  il  fait  nuit  sur  les  Empereurs,  il  fait  nuit  les  sur Houngans,  il  fait  nuit  sur  les  Mambos,  il  fait  nuit  sur  les  Serviteurs,  ils  ont fait  nuit  sur  notre  religion  et  nous  sommes  dans  la  nuit  économique,  nuit sociale,  nuit  morale,  nuit  politique,  nuit  médiatique,  nuit  totale.  Ils  ont  dit pour  nous   et  nous  sommes  enfoncés  dans  notre  nuit.  Ils  ont  écrit  pour  nous et  nous  sommes  plongés  dans  notre  nuit.  Ils  ont  négocié  pour  nous  et  notre nuit  est  très  noire ».  Aussi,  grâce  au  réveil   d’une  nouvelle  génération  de femmes  et  d’hommes  de  foi  vodou,   la  responsabilité  de  parler  directement de  notre  foi  vodou  est  pris  en  charge.  Le  premier  tome  du  Livre  Sacré  du Vodou  Ayisyen  de  l’Église  vodou  d’Ayiti  dans  texte  3  nous  dit ceci  «  La  foi s’écrit  avec  ceux  qui  la  vivent »  cette nouvelle  vision  attribue  désormais  une mission  sacrée  à  l’homme  et  à  la  femme  de  foi  vodou  d’écrire  et  d’expliquer la  foi  vodou  qu’ils   vivent  et  la  vie  vodou  qu’ils  mènent.  Ainsi,  les vodouisants  Ayisyen  depuis  environ  dix  ans  rejettent   LES  LIVRES  SACRÉS DES AUTRES,  LES  RITUELS  DES  AUTRES, et  LES  TEMPS  FORTS  DES AUTRES  en  présentant  un  discours  théologique   sur  leur  Vrai  Dieu OLOHOUM,  révélé   à  l’Empereur  Hérard   Simon   et  au  Houngan  Dany Danache,  développé   dans  leur  propre  livre  sacré.  De  cet  exercice,  les vodouisants  prouvent    qu’eux  aussi,   ils  ont  le  monopole  de  nommer  Dieu,  et, qu’IL  n’est  pas  nécessairement  caserné  autour  des  Noms  suivants :  Jéhovah, Eloïm,  Elchadail,  Jésus,  Ala,  pourquoi   ne  serait-IL  pas  aussi  OLOHOUM? Dieu  révélé  aux  vodouisants  Ayisyen  sur  lequel   prend   corps  un enseignement   sacré  qui  vit  en  eux.   D’ailleurs,  les  Grands  Maîtres  du  Vodou Ayisyen  le  confirment,  en  disant  toujours  qu’ils  sont  les  Loas.  Donc,  nous comprenons  aisément,  les  vodouisants  Ayisyen   étant  fait  partir  intégrante  de Dieu,  des  Loas   et   des  Gads   sont  des  êtres  Divins.  Notre  Dieu  ne  saurait être  loin  de  nous,  comme  voulaient  nous  faire  croire  les  spécialistes  vodou selon  la  doctrine  chrétienne  qui,  demande  à  leurs  fidèles  de  voir  en  Jésus l’avocat  assurant  leur  défense  auprès  de  son  Père.

LES  vodouisants  Ayisyen  imprégnés  de  la  Vie  de  Dieu,  pour  avoir toujours été  en  contact  directement   avec  les  Loas  et  les  Gads,  le  livre  sacré  l’a bien  défini  dans  l’enseignement  6  phrase  16 «  Les  Loas  sont  la  manifestation de  l’amour  d’OLOHOUM »  démontre  clairement  qu’OLOHOUM  notre  Dieu demeure  pour  nous  la  totalité  des  Loas  et  Gads  réunis  qui  vivent  en  parfaite harmonie  avec  nous  et  en  nous.

                                                       Houngan, ATI ANDRÉ, Directeur Exécutif de la Conavo Nationale d’Ayiti, Suprême Serviteur de l’Église vodou d’Ayiti

 

Recherches: Daniel Daréus

 

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Source: http://www.wesnermorency.org

 

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