Bloc Sport…L’Euro en chiffres…L’Espagne qui réécrit l’Histoire, des buteurs au coude à coude, une Équipe de France qui manque de vice et d’expérience… retour en chiffres sur le 14e championnat d’Europe.!!!
L’Espagne dans la grande Histoire
Les records établis cet été par l’Espagne seront difficiles à battre à l’avenir. Après l’Euro 2008 et le Mondial 2010, remportés sans prendre le moindre but durant les matches éliminatoires, l’Espagne a signé un troisième tournoi consécutif dans les mêmes conditions, ce qu’aucune équipe n’avait jamais fait, même la RFA, qui avait échoué lors de sa troisième finale en 1976. Personne n’avait non plus conservé un Euro, et personne, dans l’histoire des deux grands tournois, n’avait remporté une finale par quatre buts d’écart ! La Roja, grâce à ce large succès, chipe le place de meilleure attaque (12) à l’Allemagne (10), l’Italie demeurant troisième avec 6 buts, avec le Portugal. En revanche, la défense italienne se retrouve avec l’avant dernier bilan (7 buts, comme la Grèce et mieux que l’Irlande, 9) tandis que l’Espagne termine encore en tête, avec un seul but encaissé, contre… l’Italie, lors du premier tour (1-1).
A titre personnel, il s’agit du troisième grand tournoi pour des joueurs comme Casillas, Ramos, Arbeloa, Iniesta, Xabi Alonso, Xavi, Fabregas, Silva et Torres. Ces joueurs d’ors et déjà mythiques sont les seuls Européens de l’Histoire à accumuler autant de grands trophées avec leur équipe nationale. Et ce, en ne comptant pas leurs palmarès en club…
Embouteillage de buteurs
En 2004 et en 2008, on avait eu droit à 77 buts à chaque Euro. Cette fois, on en a marqué… 76, soit une moyenne de 2,45 buts par match. Un chiffre quasi similaire à celui constaté depuis le premier Euro, en 1960 (2,46). A noter qu’au soir des deuxièmes matches de poule, on carburait à 2,88 buts par match, mais dès que les enjeux se sont précisés, les buts se sont raréfiés : lors des 15 derniers matches, on a tourné à 2 buts. Il a ainsi fallu attendre les matches éliminatoires pour enregistrer les premiers 0-0. Les 1-0, eux, se sont une nouvelle fois signalés (7, soit 22,7 %).
On compte six meilleurs buteurs à 3 buts, là aussi c’est un record, aussi bien dans le nombre d’élus (le record précédent, 4, datait de 1992) qu’en nombre de buts, puisque depuis 1996 et l’élargissement à 16 pays, on n’était jamais passé sous les 4 unités. Honneur donc à Torres, qui a réussi l’exploit de marquer lors de deux finales d’Euro – autre record – et qui a marqué ses 3 buts en seulement 189 minutes, Ronaldo, Gomez, Mandzukic, Balotelli, unique Italien à marquer plus de deux buts lors d’un Euro, et Dzagoev. A noter que ce ne fut pas un Euro pour gauchers, puisqu’aucun des meilleurs buteurs ne l’est, et que seulement 17,3 % des buts l’ont été du pied gauche (contre 29,3 de la tête). Par ailleurs, le Real Madrid est le club le plus représenté (8 buts) devant Manchester City (7) et… Wolfsburg (5), qui devance le Bayern et Chelsea (4). Milan (3), Arsenal, Barcelone, Dortmund, Manchester United (2) ou Porto, la Juventus, Liverpool, Newcastle, le PSG, Tottenham (1), sans parler de la Roma ou l’Inter (0) n’ont pas vu leurs représentants briller offensivement. La Premier League a logiquement fait la loi (23) devant la Bundesliga (14) et la Liga (13), la Serie A suivant loin derrière (6). Jérémy Ménez est l’unique buteur provenant de la Ligue 1… le Portugal (1) ou les Pays-Bas (0) ne font pas mieux.
Chez les passeurs dans le jeu, là encore il y a embouteillage, mais de stars. Sept joueurs émargent à deux passes, et pas des moindres : Schweinsteiger, Özil, Gerrard, Silva, Xavi, Benzema et Nani. A noter que chez les meilleurs buteurs, ils sont deux (Gomez et Silva) à compter une passe décisive, ce qui fait d’eux les joueurs les plus décisifs du tournoi, en compagnie de Silva (2 buts, 2 passes).
Ronaldo a trop gâché
Durant cet Euro, pour marquer un but, il fallait en moyenne frapper 11 fois et cadrer entre 5 et 6 fois. En terme de cadrage, le Danemark a fait fort (74 %), devant la Croatie (66,7 %), l’Espagne (63 %) et la France (58,7 %), qui a en moyenne frappé près de 16 fois par match et cadré plus de 9 fois par match, le troisième bilan du tournoi. En revanche, beaucoup frapper et cadrer n’a pas suffit : la France est dernière au pourcentage de tirs cadrés non convertis (8,1 %) et 13e au pourcentage de tirs non convertis (4,7 %). Mais elle aura au moins eu le mérite d’essayer, à l’image de sa possession moyenne, la 4e du tournoi (54 %). Dans ce domaine, l’Espagne domine évidemment (59 %) devant l’Allemagne et la Russie (56 %). L’Angleterre, la Grèce (43 %) et l’Irlande (40 %) ferment la marche. L’Italie, elle, a accumulé plus de 100 tirs, soit plus 10 par match, elle fait mieux que l’Espagne (9,7), la France (9,2) et l’Allemagne (8,2). La Grèce est très loin, avec ses 14 tirs en 4 rencontres.
Sans surprise, elle est pourtant l’équipe la plus efficace à la fois sur les tirs convertis (17,8 %) et les tirs cadrés convertis (35,7 %). Les Pays-Bas, eux, n’ont cadré que 35,2 % de leurs tirs et marqué qu’à 3,7 %. Chez les joueurs, ils sont 39 à avoir cadré tous leurs tirs, dont 25 à n’avoir tiré qu’une fois, dont Bender, Walcott, Lescott et Mata, qui ont marqué à cette occasion. Chapeau à Schweinsteiger, qui a cadré ses 4 tentatives, et qui devance sept joueurs à 3 sur 3, notamment Klose ou Salpingidis. A 2 sur 2, on note la présence de Mexès, Keane ou Postiga. Silva, lui, a cadré 8 de ses 10 tirs, soit le même pourcentage (80 % ) que 5 joueurs à 4 sur 5, dont Ménez ou Mandzukic. Son coéquipier Iniesta a frappé 18 fois, cadré 14 fois mais n’a jamais réussi à marquer, un record dans un Euro. Parmi les autres stars, Ibrahimovic a cadré 7 fois sur 10, devant Benzema (12 sur 18). Suivent Balotelli (14 sur 26), Van Persie (7 sur 13), Ribéry (3 sur 6) et Ronaldo, qui n’a cadré que 15 de ses 35 tirs, plus gros chiffre du tournoi. Robben n’a également pas brillé dans ses frappes (3 sur 12), tout comme Gomez (4 sur 10). Mais les joueurs les plus maladroits se nomment Kerzhakov, qui n’a attrapé le cadre qu’une fois en 12 tentatives, et Hugo Almeida, qui n’a cadré aucun de ses 5 tirs.
Enfin, si l’Allemagne a été applaudie pour son beau jeu, c’est aussi parce que c’est l’équipe qui a fait le moins de fautes (moins de 10 par match), même si elle devance deux éliminés au premier tour, les Pays-Bas et l’Ukraine (10,3). La France est 7e, l’Espagne 9e (13,5) et l’Italie 10e (14,83). La Pologne (18,67) et la Croatie (20,33), en revanche, ont beaucoup été sanctionnées. L’Espagne est l’équipe qui a subie le plus de fautes (17 par match), devant l’Italie (16,2) et la Grèce et l’Ukraine (16). La France n’a récolté que 9 coup-francs par rencontre, comme le Danemark, et personne n’a fait pire. Bref, les Bleus ont essayé de jouer mais n’ont pas réussi à se montrer incisifs dans leurs frappes, et n’ont pas récolté assez de coups de pied arrêtés. Un manque d’expérience, en quelques sortes.
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L’Equipe Sportive de Radio Vision 2000