Haïti/Ratification-Réactions : Des politiques en veulent aux parlementaires
Le leader du MNP-28, Déjean Bélizaire, qualifie de troublant le vote favorable accordé au nouveau premier haïtien. « La ratification, jeudi soir, de Laurent Lamothe par la Chambre basse est l’expression des intérêts personnels au profit de ceux de la collectivité », a martelé, pour sa part, Patrice Dumond.
La chambre basse a voté, jeudi soir, à une large majorité, le choix du chancelier sortant, Laurent Lamothe, comme nouveau Premier ministre haïtien, après le vote favorable, le 10 avril dernier, du Sénat au successeur de Garry Conille.
Dans son rapport, la commission spéciale de ratification de la chambre basse a entériné l’éligibilité de M. Lamothe, ce, en dépit de certaines irrégularités notées dans son dossier.
A l’issue des débats, 62 députés ont voté en faveur du choix de Laurent Lamothe, 3 contre et 2 se sont abstenus.
« Le vote favorable accordé à Laurent Lamothe par les députés est tout a fait troublant, eu égard aux dénonciations du rapport de la commission spéciale de ratification et les irrégularités notées dans certaines pièces soumises par l’intéressé », estime le leader du MNP-28.
Pour Déjean Bélizaire, « le verdict de la séance de jeudi soir montre clairement que les députés n’ont accordé aucune importance aux exigences de l’article 157 de la constitution ».
« C’est leur pouvoir. Ils peuvent renvoyer ou accepter. Le Parlement a parlé. Donc c’est terminé », critique le dirigeant du MNP-28.
Même son de cloche pour Patrice Dumond qui semble aller plus loin en se demandant « s’il ne faudrait pas choisir entre mettre totalement de côté les principes et les prendre enfin au sérieux ».
Selon le porte-parole du RNDNP, « les comportements de ces autorités ont tendance à transformer la politique en Haïti en une activité de la loi de la jungle où les intérêts personnels sont constamment primés sur ceux de la collectivité ».
Le professeur Patrice Dumond a, par ailleurs, dénoncé le fait que le Parlement a toujours montré « un certain empressement dans le traitement du dossier des Premiers ministres où à chaque fois les candidats sont présentés par des parlementaires eux-mêmes, comme des « sauveurs » pour obtenir leur ratification ».