Insécurité

soulèvements, affrontements, exode et fermeture d’écoles face à la violence des gangs

La capitale haïtienne est plongée dans le chaos. Les attaques répétées des gangs à Delmas 32 et Christ-Roi ont déclenché une vague d’indignation et une riposte organisée de plusieurs brigades d’auto-défense. En réponse, ces groupes issus de quartiers historiquement résistants ont lancé un mouvement de désobéissance civile, exigeant l’arrêt des activités étatiques et la fermeture des entreprises privées.

Ces brigadiers, soutenus par des policiers en poste, annoncent une série de blocages qui toucheront plusieurs zones stratégiques de la ville : Lalue, Bois-Verna, Canapé-Vert, Turgeau, Delmas 32, 40 B et 60. La circulation y est déjà perturbée, avec des contrôles d’identité menés par des membres des brigades de vigilance.

La violence ne se limite pas au centre de Port-au-Prince. À Kenscoff, un policier kenyan a été blessé lors d’affrontements avec la coalition de gangs « Viv Ansanm ». Depuis l’arrivée de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS), ce type d’incident se multiplie. Un policier a déjà été tué, soulevant des doutes sur l’efficacité et la capacité de cette mission à contenir la montée en puissance des groupes criminels.

Face à cette insécurité grandissante, de nombreux habitants quittent leur domicile pour se réfugier à Pétion-Ville, notamment sur la place Saint-Pierre. Parmi eux, des déplacés de Carrefour-Feuilles, qui dénoncent l’inaction des forces de l’ordre et l’extension du territoire sous contrôle des gangs. Cette crise de déplacement s’aggrave, créant des conditions de vie extrêmement précaires pour ces familles déracinées.

Le chaos touche également le secteur éducatif. L’Institution Saint-Louis de Gonzague a annoncé la fermeture temporaire de l’établissement à compter du 18 mars 2025 en raison de l’insécurité. Les cours reprendront en ligne à partir du 20 mars via une plateforme numérique, afin d’assurer une continuité pédagogique. Dans un message adressé aux parents et aux élèves, la direction appelle au respect des consignes de sécurité et à la prudence. Cette fermeture symbolise la gravité de la crise qui affecte tous les aspects de la vie quotidienne en Haïti.

Alors que la situation se détériore, la population semble de plus en plus prête à entrer en résistance. Le mouvement de désobéissance civile, les affrontements avec la MMAS et l’exode des habitants sont les signes d’une crise qui atteint un point de rupture. La question qui se pose désormais est : jusqu’où ira cette révolte face à l’impuissance de l’État ?

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