Garry Conille fixe certaines règles avant de partir en retraite avec son gouvernement
Après son premier Conseil des ministres mercredi avec les membres du Conseil présidentiel, Garry Conille annonce l’organisation d’une retraite gouvernementale. Le Premier ministre va tenter d’aligner les actions de ses ministres par rapport aux lignes directives de la transition. Mais avant, le chef de la Primature précise à ses ministres certaines règles et contraintes…
Sobriété dans la gestion des affaires publiques, restriction dans la prise de parole en public, voyage à l’étranger conditionné, inventaire des biens meubles et immeubles de chaque ministère, interdiction d’ajouter de nouveau personnel dans l’administration publique… Garry Conille est formel. Avant la retraite gouvernementale, le Premier ministre précise certains points de fonctionnement pour les membres de son gouvernement dans une correspondance qui leur a été adressée le 17 juin dernier dont Le Nouvelliste a eu copie.
« … en vue d’une prise en charge rationnelle et effective de vos fonctions dans les meilleures conditions, une retraite gouvernementale sera organisée prochainement », écrit le chef de la Primature à ses ministres. Selon Dr Conille, cette retraite vise à faciliter l’introduction des ministres dans leurs nouvelles fonctions liées notamment aux activités de gestion administrative et budgétaire, à la redevabilité et à la cohésion gouvernementale. Ce forum, a-t-il ajouté, servira également à finaliser les feuilles de route essentielles au cadrage de l’action des ministères.
Garry Conille suggère que dans le cadre de cette retraite gouvernementale, « il est primordial que les ministres s’appuient sur leurs services respectifs afin que leur participation active contribue à la réussite de cette activité indispensable à la mise en marche de l’action gouvernementale. »
« De ce fait, il est demandé aux ministres de réaliser un état des lieux physique, fut-ce de manière sommaire, qui renseignera sur les différents équipements, matériels et bâtiments dont disposent les ministères; ceci afin d’établir dans le cadre du budget rectificatif les besoins sur une base rationnelle », a ordonné le chef du gouvernement.
Le Dr Conille a exigé aussi un état des lieux technique dans le but de retracer les chantiers et activités réalisés durant les trois dernières années incluant l’année en cours. Cette démarche, a-t-il dit à ses ministres, prendra également en compte les objectifs qui ont été définis pour les deux prochaines années munis de leurs modalités de mise en œuvre en y incluant les ajustements susceptibles d’être introduits par les nouvelles équipes ministérielles respectives.
« Par ailleurs et afin de rendre cohérentes les initiatives gouvernementales, il est essentiel que l’ensemble des ministres s’astreignent aux obligations suivantes :
1) Les communications publiques sont subordonnées à la mise en place d’un cadre et modalités précises qui seront définis durant l’activité de la retraite gouvernementale. Dans l’intervalle, toute prise de parole engageant la responsabilité de l’État ou faisant état de prises de position sur des sujets déterminés est proscrite ; 2) En référence à l’arrêté du 29 mars 2017 relatif au train de vie de l’État, toutes les mesures doivent être envisagées afin que la sobriété s’institue en règle dans la gestion des affaires publiques », a exhorté le chef du gouvernement.
Le Premier ministre a aussi souligné à son gouvernement que dans le cadre de la gestion rationnelle des ressources publiques, la circulaire 006 du 2 juin 2017 relative aux voyages des membres du gouvernement et autres grands commis de l’État demeure en vigueur dans tous ses aspects. « De ce fait, tout voyage à l’extérieur du pays doit être soumis à l’approbation préalable du Premier Ministre. Cette demande doit être accompagnée des documents et autres éléments justifiant la pertinence de ce voyage », rappelle le Premier ministre.
« Il est fait obligation aux ministres de n’envisager aucune mesure administrative concernant l’ajout de personnel ou de mouvement interne ayant une incidence budgétaire ou stratégique à moins qu’il subsiste un besoin urgent. Dans ce cas précis, cette mesure doit être motivée et soumise à l’approbation du Premier Ministre avant toute initiative engageant l’État », exhorte le Dr Conille.
Il a aussi rappelé à ses ministres que conformément à l’article 160 de la constitution, le Premier ministre est le seul habilité à nommer et à révoquer les fonctionnaires publics selon les conditions prévues par la constitution et par la loi sur le statut général de la fonction publique.