La FJKL fait le décompte
Vingt et un mois après la prise de fonction du premier ministre Ariel Henry à la tête du pays, plus de 2 200 personnes ont été tuées de façon violente et plus d’un millier de cas de kidnapping, de viol et de vols enregistrés, s’alarme la FJKL, un organisme de droits humains.
Depuis l’assassinat de l’ex président Jovenel Moise en sa résidence, le 07 juillet 2021, la situation sécuritaire du pays n’a pas cessé de s’aggraver avec l’expansion des gangs armés presque sur tout le territoire national.
Sous l’administration d’Ariel Henry, durant la période juillet 2021 – avril 2023, 2 845 personnes ont été tuées, selon un rapport de la Fondasyon Je Klere. Cinq mois après l’installation du neurochirurgien, du 21 juillet au 31 décembre, 33 personnes ont été tuées par balles. 1 448, de janvier à décembre 2022 et au moins 818 morts de janvier à 24 avril 2023 a détaillé FJKL.
Pour la même période, plus 1 990 personnes ont été blessées par balles lors des affrontements entre les gangs ou des attaques des bandits dans des quartiers populaires, ce, qui a poussé plus de 171 000 personnes à abandonner leurs maisons.
Toujours, selon l’organisation de défense des droits humains, d’avril 2022 à avril 2023, seize (16) attaques et massacres ont été perpétrés dans divers quartiers, ville et localités : Cité-Soleil, Bel Air, Solino, Plaine du Cul-de-Sac, Butte-Boyer, Santo, Tabarre, Pernier, Fermathe, Thomassin, Laboule, Meyotte, Malik, Canaan, Pétion Ville, Debussy, Liancourt, Verrettes, Croix de Bouquets, Petite Rivière de l’Artibonite, L’Estère et à Source Matelas.
Durant ces 21 mois, au moins 2 031 enlèvements et séquestration ont été enregistrés dans le pays.
Dans la nuit du 29 novembre 2022 et le 19 avril 2023, à Source Matelas, une localité de la commune de Cabaret, des bandits de Canaan renforcés par le gang de « Village de Dieu », ont perpétré deux massacres faisant plus de 120 morts et plusieurs dizaines de blessés. Les malfrats ont tué, pillé, violé et détruit les maisons des habitants.
De juillet 2021 à avril 2023, quatre-vingt-quatre policiers sont tués par balles. La FJKL cite, entre autres, le cas de l’inspecteur de police Réginald Laleau, exécuté à l’intérieur d’une église à la Croix des Bouquets par le gang de «400 Mawozo». Douze (12) policiers ont perdu la vie lors d’opérations, 3 à Laboule, 3 à Métivier et 6 à la Petite-rivière de l’Artibonite.
Les journalistes ne sont pas non plus épargnés par la machine infernale de l’insécurité. Seulement en 2022, La FJKL a dit avoir recensé neuf (9) cas de journalistes et de collaborateurs de médias tués dans le pays, soit en moyenne 2 journalistes tous les 3 mois. Sans compter les cas d’agression physique-bastonnades et tentatives d’assassinat contre des travailleurs de la presse.
Enfin, la FJKL rappelle au gouvernement d’Ariel Henry sa principale mission qui est de protéger la vie et les biens de toute la population haïtienne livrée aux gangs armés. Elle dénonce le fait que des mesures idoines ne sont pas prises jusqu’ici par les autorités gouvernementales pour renforcer les forces de sécurité nationales pour rétablir l’ordre, la paix et la sécurité dans le pays. Ce qui a conduit à un soulèvement populaire dans la capitale et dans des autres villes du pays pour freiner les actions des bandes criminelles.