Insécurité, les hôpitaux déplorent le départ des professionnels de santé

Le modèle DASH, qui consiste à mettre des structures de soins en périphérie de l’aire métropolitaine et dans certaines villes de province en vue de répondre aux besoins des couches les plus vulnérables, est une grande réussite. Avec un système d’assurance coûtant environ 500 gourdes par mois, ce système était parvenu à s’imposer dans beaucoup de zones du pays. Cependant, au fur et à mesure que l’insécurité gagne du terrain, le DASH se retrouve confronté à des problèmes pour le moins inattendus. « Nous avons été obligés de fermer la moitié de nos structures de soins à cause de l’insécurité. Martissant, Tabarre, Fleuriot, Montrouis, Laboule 11, etc. A chaque fois, l’insécurité nous oblige à plier bagages », explique le Dr Ronald Laroche, qui, au moment de l’entrevue, n’a pas caché sa crainte de voir l’hôpital à la route de Frères connaître le même sort.

« Les maisons qui entourent notre hôpital à la route de Frères commencent à recevoir des demandes de versement d’argent mensuelles. Le DASH ne pourra pas résister si une telle situation arrive à nos portes. Il y a aussi le personnel qui a de plus en plus de difficultés à venir travailler »,  dit-il.

En ce qui concerne le personnel, le Dr Laroche dit avoir appris que quelques membres des structures de DASH ont quitté le pays à travers le programme humanitaire du président Biden, mais les hôpitaux arrivent à tenir.

En revanche, le DASH a lancé un processus de recrutement de nouveaux employés, compte tenu des expériences passées. Le Dr Laroche a été surpris de constater le nombre de candidats reçus. « Les jeunes sont occupés à rechercher un passeport, ils ne sont guère intéressés aux emplois en Haïti », avanceM. Laroche.

Dans le chapitre des personnels qui travaillent dans les structures privées, l’autre drame est lié aux déplacements des professionnels de santé pour les urgences, notamment en fin de journée. « Dès qu’une femme enceinte arrive après 2h p.m. à DASH, on s’assure de bien expliquer la situation. Si c’est pour un accouchement physiologique, il y a des médecins de garde disponibles 24 heures sur 24. Cependant, si le cas mérite une césarienne, DASH ne donne aucune garantie qu’un anesthésiologiste et un obstétricien seront disponibles après 2h p.m.», indique le Dr Ronald Laroche, expliquant avoir été obligé de prendre cette décision après de multiples cas où les médecins ont refusé de se déplacer en raison du danger qui plane sur eux ou du lieu où ils habitent.

La situation est la même pour ceux qui ont besoin d’un chirurgien d’urgence à cause d’une plaie par balle ou autre. Figure de proue de l’Association des hôpitaux privés d’Haïti, le Dr Laroche confie que la situation n’est pas différente dans les autres structures privées qui sont, toutes ou presque, fortement frappées par l’insécurité. « Les modèles qui arrivent à tenir aujourd’hui, ce sont les hôpitaux privés supportés par une organisation internationale, Sinon, tout le monde doit faire face aux mêmes difficultés », dit-il Toutefois, le Dr Laroche croit qu’il ne faut pas baisser les bras. En témoigne sa nouvelle structure de soins à la rue Clerveaux à Pétion-Ville qu’il présente comme un modèle soutenable qui arrive avec une autre manière de faire en ces temps de crise.

 

 

Source: Le Nouveliste

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