Les noms des 3 membres du Hct officiellement rendus publics, malgré les contestations

Malgré de nombreuses réprobations contre la démarche, le gouvernement de facto d’Ariel Henry a unilatéralement décidé de rendre publics trois noms contestés pour faire partie de son Haut conseil de la transition (Hct), dans le journal officiel de la république « Le Moniteur », selon un arrêté en date du 17 janvier 2023 dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Il s’agit de Mirlande Hyppolite Manigat, Laurent Saint Cyr et Calixte Fleuridor, non reconnus par les secteurs pour lesquels ils auraient été désignés.

La publication de cet arrêté survient dans un contexte de crise multidimensionnelle, de plus en plus marquée par des mésententes politiques entre des protagonistes politiques, dans la recherche d’une issue à l’impasse actuelle, et un climat de terreur entretenue, en toute impunité, par les gangs armés sur le territoire national.

Plusieurs partis politiques ont critiqué le rôle accordé au Haut conseil de transition, qui apparaît, selon le parti politique En Avant, comme un organe consultatif, n’ayant pas de leviers effectifs pouvant en faire un contrepouvoir à l’exécutif, qui assurera la transition, et l’éventuelle participation des partis politiques au gouvernement de transition.

« Les membres du Hct ne sont ni en droit, ni en fait, ordonnateurs ou comptables de deniers publics. De ce fait, à la fin de leur prestation pendant la transition, leurs biens ne seront, en aucun cas, grevés d’une hypothèque légale et ils ne sont pas assujettis à l’obtention de la décharge », lit-on dans l’article 3 du présent arrêté.

Le Htc aurait pour objectif de favoriser le dialogue national dans la recherche d’un consensus sur les jalons à poser pour signifier les lignes de rupture d’avec les mauvaises pratiques et sur les grands chantiers de la période de transition, notamment en matière de sécurité publique, de Constitution et d’élections, de réformes économiques, de justice et d’État de droit, de sécurité sociale et alimentaire, de l’avis du gouvernement de facto.

Depuis l’année 2021, aucun scrutin n’a pas pu avoir lieu en Haïti, en raison de divergences politiques profondes et de l’aggravation du climat de terreur, entretenue, en toute impunité, par les gangs armés en Haïti, d’autant que le gouvernement de facto n’a donne aucun résultat probant de gestion publique, apres son installation, le 20 juillet 2021, sur un tweet de la communauté internationale.

En étroite collaboration avec le gouvernement, le Hct est aussi « appelé à s’assurer de la crédibilité et de l’intégrité des élections, en participant au choix des membres du Conseil électoral provisoire (Cep) et en organisant des évaluations d’étape, assorties de recommandations pour la performance du processus électoral ».

Choisir un comité d’experts en charge de la révision de la Constitution (pour laquelle le gouvernement de facto n’a ni mandat, ni mission), coordonner un dialogue politique de haut niveau, afin d’élargir la base du consensus entre les principaux acteurs politiques, sociaux et économiques du pays, et coopérer avec le premier ministre et le conseil des ministres pour définir une feuille de route comportant des étapes et des délais précis et mettre en œuvre un plan d’action stratégique pour la période de transition, figurent parmi les attributions du Hct, définies par le gouvernement de facto.

Le dit Haut conseil de transition émane d’un « consensus dit national », en date du 21 décembre 2022, « pour une transition inclusive et des élections transparentes », dont le document, également contesté par plusieurs secteurs, a été publié au journal officiel de la république « Le Moniteur » en date du 3 janvier 2023.

La signature, le mercredi 21 décembre 2022, dans un hôtel à Pétionville (municipalité à l’est de la capitale, Port-au-Prince), de cet accord par le gouvernement de facto, avec plusieurs représentants de partis politiques, d’organisations de la société civile et du secteur privé, a été qualifiée de démagogique et de partisane par plusieurs secteurs politiques.

Le département d’État des États-Unis d’Amérique a déclaré souhaiter un consensus plus large autour de la proposition d’accord politique du 21 décembre 2022, signé entre le premier ministre de facto Ariel Henry, des représentants de partis politiques, du secteur privé des affaires et d’organisations de la société civile.

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