Des états généraux de l’UEH pour sa transformation en une institution moderne, dynamique et ouverte

Une fois de plus, l’Université d’État d’Haïti est au cœur des débats dans la société. Mais cette fois, ce sont des représentants d’étudiants de ses différentes entités, du corps professoral, du personnel administratif, du rectorat, du conseil de l’Université (CU), des représentants de la société civile, du secteur privé, de l’Office du protecteur des citoyens (OPC), ou d’autres acteurs de l’État qui se réunissent, les 15 et 16 mai 2019, à l’hôtel Montana, pour débattre des conditions de fonctionnement, des grands défis auxquels se trouve confronteé l’institution et surtout de trouver conjointement des réponses à apporter.

Aujourd’hui, il y a lieu de constater une faiblesse dans les structures de l’enseignement supérieur de l’UEH. En dépit de tout, le nombre de postulants désireux d’intégrer cette institution ne cesse d’accroître. La réalité nécessite l’harmonie et la modernisation des formations offertes. Il y a également la nécessité de repenser la gouvernance de l’UEH et son développement. Le contexte actuel requiert une auto-interrogation de l’institution, de son statut, son apport au développement national et ses conditions de fonctionnement. Les responsables ont lancé les états généraux pour favoriser des discussions, des échanges, des réflexions sur les défis, mais surtout pour s’entendre sur les réponses adéquates à trouver, argumente le comité de pilotage des états généraux de l’UEH, dont la compétence, le dévouement, la créativité et l’amour de l’université, de ses membres ont été salués par le recteur de l’UEH, Fritz Deshommes, peu avant d’ouvrir les assises.

Le numéro un de l’UEH insiste sur le fait que, pour la première fois, toutes les composantes de l’institution décident de s’asseoir autour des différents problèmes rencontrés. Pour lui, c’est une opportunité pour les acteurs d’assumer leurs responsabilités dans la manière de dessiner l’avenir de cette  université qui, rappelle le recteur Deshommes, constitue « le moteur de l’enseignement supérieur dans le pays ».

L’Université d’État d’Haïti, un patrimoine commun à préserver et renforcer…

Les  sempiternelles crises paralysant le fonctionnement des facultés de l’UEH, la nécessité d’avoir une réforme et une loi organique à l’UEH, la nécessité de disposer d’un projet universitaire, avec une vision et une identité définies, ou parce que, parfois, nous oublions nos rôles, nos fonctions, nos responsabilités comme universitaires, professeurs, étudiants, chercheurs, personnel administratif, dirigeants, parce que, parfois,  nous avons des pratiques, des idées qui sont contraires à ce que nous sommes ou devrions représenter dans la société, sans compter notre manque de connexion avec cette société, parce qu’il faut se demander si la formation offerte aux étudiants, ou si les recherches que nous effectuons  répondent toujours aux attentes du pays, parce qu’il se pose le problème de mixité sociale au sein de l’UEH (où toutes les catégories sociales, les tendances peuvent se joindre)  donnent à ces assises sur l’institution une importance capitale, d’après Fritz Deshommes, souhaitant que les problèmes soient posés de manière franche.

« Idée d’université, gouvernance à l’UEH, réforme académique: normes et standards, vie universitaire, financement de l’université, recherche scientifique et relations internationales, services à la communauté… » sont autant de thématiques qui constituent les éléments sur les échanges et les réflexions sur l’UEH, d’après le comité des états généraux composés des professeurs Carolle Charles,  Laënnec  Hurbon, Nirvah Jean-Jacques, Ronald Jean-Jacques et Vladimir Larsen, lesquels ont tenu, au bout des mois, différentes rencontres avec  divers acteurs de l’UEH, des représentants de certains secteurs de la société civile, des médias, etc.

Les premiers grands débats de ces assises portaient sur le « fonctionnement académique et formation » de l’UEH, après un état des lieux fait par les professeurs Lemète Zéphir et Nirvah Jean-Jacques.  Les uns plus judicieux que les autres, les échanges et discussions, se déroulent, durant toute la journée, dans une atmosphère de convivialité, ont exprimé des préoccupations, soulevé des réserves et formulé des propositions pour sortir l’université de sa situation et la placer à un niveau plus standard.

Ancien membre du conseil de l’Université, le professeur Jean-Marie Raymond Noël a, au cours de la première journée, présenté les résultats d’une enquête menée auprès de différents acteurs (étudiants, professeurs, personnel administratif) quant à leur manière de voir l’UEH. Il en a, en effet, profité pour partager avec eux les propositions de réponses à des problèmes auxquels fait face l’institution tant au niveau structurel qu’au niveau conjoncturel. Le professeur Noël a aussi présenté l’état de financement de l’UEH, en se faisant accompagner du professeur Bildadson Cadélus qui, lui, a dressé le tableau sombre de la situation de la gouvernance au sein de cette institution d’État qui, jusqu’à cette date, ne dispose pas d’une loi-cadre de gouvernance.

Ces assises sur l’UEH nourrissent l’ambition de favoriser de véritables autocritiques sur l’institution qui représente un patrimoine commun, avance le professeur Jean-Marie Théodat (le meneur des assises), qui y voit une démarche « patriotique et civique ». « L’UEH n’appartient pas seulement à la communauté universitaire. Elle appartient à la société haïtienne », renchérit le professeur Ronald Jean-Jacques, membre du comité des états généraux de l’UEH, qui, pour sa part, croit que nous devons profiter pour réfléchir, discuter et assumer des décisions relatives à de nouvelles orientations à prendre pour cette grande institution qui a formé de nombreuses générations d’hommes et de femmes dans ce pays.

Worlgenson Noël

Le Nouvelliste

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