Légère baisse du taux de change sur le marché: quelques raisons qui l’expliquent 

Écrit par Riphard Serent, MPA / Economiste /  riphardserent@gmail.com | Radio Vision 2000

 

 Après plusieurs semaines de stabilisation en dessous des 70 gourdes pour 1 dollar, soit autour des 69.5g en moyenne au niveau du système bancaire de la capitale, le taux de change vient de subir au cours de weekend dernier une légère baisse sur le marché pour la première fois depuis Août 2015.

Ce récent développement inattendu sur le marché des changes a surpris plus d’un, notamment des agents économiques et des entrepreneurs qui s’inquiétaient d’une perception d’augmentation du taux de change, malgré certains signaux positifs, tant sur le plan politique qu’en termes de mesures de politique monétaire prises par la banque centrale.

En effet, le taux de change est passé de 69 gourdes à environ 68.35 gourdes en moyenne à l’achat, soit une appréciation de la gourde de 1.4% au niveau du système bancaire de la capitale. Alors qu’à la vente, le billet vert est passé de 69.50 gourdes à 69 gourdes, soit une baisse de 0.7%.

Plusieurs facteurs peuvent être à la base de cette légère baisse du taux de change sur le marché ou de cette légère appréciation de la gourde par rapport au dollar. D’abord il faut mentionner cette stabilité relative sur le plan politique qui ne laisse pas augurer des incertitudes sur le marché, comme c’était le cas en 2015 avec l’annulation des élections ou en 2016 sous le gouvernement provisoire qui devait réaliser des élections et aboutir à l’installation d’un président élu au Palais national et à la formation d’un gouvernement.

Ensuite, nous pouvons pointer du doigt cette nette augmentation de l’offre de devises sur le marché, marquée d’abord par une augmentation de 7.4% des transferts privés de la diaspora au cours du 2ème de l’exercice, ces transferts qui ont atteint environ 277 millions de dollars de Janvier à mars 2017. Plus loin, nous avons les récentes mesures prises par la BRH, notamment l’annonce en mars dernier de l’injection de 120 millions de dollars sur le marché pour le reste de l’exercice fiscal, la vente d’environ 42 millions de dollars sur le marché de Janvier à mars 2017 et le fait de retirer quelques grands acteurs économiques sur le marché des changes, notamment les compagnies pétrolières qui faisaient des pressions énormes sur la demande de devises au niveau du système bancaire.

On espère que cette note positive sur le marché des changes va continuer pour le reste de l’exercice, avec un taux de change plus ou moins stable, mais ceci va nécessiter des signaux positifs et des mesures sur le plan fiscal ou du côté des finances publiques, à côté des récentes mesures de politique monétaire de la banque centrale (BRH).

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